7 octobre - Les manoeuvres des dirigeants syndicaux : Le besoin vital d'une riposte unie01/10/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/10/une2148.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

7 octobre - Les manoeuvres des dirigeants syndicaux : Le besoin vital d'une riposte unie

Les dirigeants des confédérations syndicales ont tout fait pour priver de résonance l'initiative dite « interprofessionnelle » du 7 octobre, qui devait être la première riposte unitaire de quelque ampleur face aux agressions patronales et gouvernementales. FO, dès l'annonce de cette journée, a déclaré qu'elle n'en serait pas, sans rien proposer en alternative. Quant à la CGT, l'initiatrice de ce projet, elle en a été le principal démolisseur.

C'est Bernard Thibault qui a lui-même tenu à annoncer, pour bien cadrer le décor, qu'il n'y aurait aucun mot d'ordre ni aucune modalité arrêtés centralement, tout serait à voir localement. Histoire de bien doucher ceux qui pouvaient en espérer quelque chose. Puis les principales fédérations d'industrie de la CGT se sont totalement détachées de cette journée du 7 octobre, pour appeler à une journée CGT, dite décisive, de « défense de l'industrie » le 22 octobre, qui marque surtout la volonté de la direction de la CGT de s'affirmer comme « force de proposition » à côté du pouvoir et des patrons, en sortant ses pseudo-solutions industrielles pour surmonter la crise. C'est grotesque, car ni le patronat ni l'État n'ont que faire de tout cela. Mais ce qui importe pour les bureaucrates syndicaux en mal de reconnaissance, c'est de détourner les travailleurs de la voie de la riposte. Leur seul souci semble d'être considérés comme des partenaires acceptables aux côtés des ennemis des travailleurs, pour participer à la gestion vaille que vaille de la crise du système capitaliste.

À quelques jours du 7 octobre, il n'y avait pratiquement aucun mot d'ordre clair de la part de l'une ou l'autre des fédérations syndicales, que ce soit dans le public ou le privé, les initiatives d'appel étant laissées aux secteurs locaux. Et à La Poste par exemple, où certains secteurs se sont montrés réactifs lors de la journée de grève du 22 septembre contre la privatisation, aucune initiative centrale n'a suivi.

Cette journée du 7 octobre est donc redevenue ce qu'elle était : une journée informelle de mobilisation internationale « pour le travail décent », comprenne qui pourra ce que cela veut dire. Bernard Thibault, après avoir volontairement oublié de parler de cette journée lors d'une longue interview à la télévision, ne s'en est brutalement souvenu que le mardi 29 septembre au matin sur RTL. Cette attitude lamentable des bureaucrates syndicaux, en particulier à la CGT, vise à répondre à leurs militants, qui ressentent l'absence de volonté de leurs dirigeants de proposer quoi que ce soit de sérieux et de mobilisateur, en reportant la faute sur le manque de combativité des travailleurs.

Mais justement, la meilleure réponse serait un sursaut des travailleurs qui mettrait à bas les manoeuvres démobilisatrices des dirigeants syndicaux. Les militants désireux de préparer une riposte à la hauteur des enjeux, les travailleurs conscients de la nécessité de riposter aux attaques actuelles et à celles qui se profilent, pourraient se servir de cette journée pour affirmer, là où ils le peuvent, leur volonté de riposter tous ensemble. Ceux qui le tenteront, en défendant cette perspective pour l'avenir, auront raison de le faire. Car avec, sans ou contre les bureaucraties syndicales, c'est la seule voie pour inverser le cours des choses pour l'ensemble du monde du travail.

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