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Leur société
Où l'on reparle du CV anonyme
Mardi 3 novembre, le gouvernement va expérimenter le CV anonyme dans quelques départements et auprès de quelques entreprises, dans le but de lutter contre le racisme à l'embauche.
Dans ce CV ne figureront pas les nom et prénoms, le sexe, la nationalité, le lieu de naissance et de résidence du candidat, ainsi que sa photo. Cette initiative peut être positive en ce sens qu'elle permettra aux demandeurs d'emploi de franchir un premier barrage. Ils peuvent ainsi avoir une chance que leur candidature soit examinée en fonction de leurs diplômes et de leurs compétences, alors qu'elle aurait été systématiquement écartée sur des critères racistes, sexistes, à cause de l'âge du postulant ou parce qu'il habite une cité à problèmes. Mais elle n'empêchera pas les candidats d'être rejetés lors de l'entretien avec l'employeur quand ce dernier nourrit des préjugés, notamment racistes.
Parler aujourd'hui d'expérimenter le CV anonyme paraît cependant bien décalé par rapport au fait que, le 2 avril 2006, la loi sur l'égalité des chances le rendait obligatoire dans les entreprises de plus de cinquante salariés. Seulement trois ans et demi après, son décret d'application n'a toujours pas été publié. Dans ces conditions, on peut craindre que l'expérimentation actuelle ne soit encore qu'une annonce de plus et qui, comme les autres, risque d'être sans lendemain.
En matière de lutte contre les discriminations, ce gouvernement se contente d'autant plus facilement de paroles que, par ailleurs, il n'est pas le dernier à les pratiquer.