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- Lutte ouvrière n°2156
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Leur société
Identité nationale : Un guide qui ne vaut pas le détour
Besson a sorti un petit guide pour la conduite des débats locaux sur l'identité nationale. Si c'est une aide pour les préfets et leurs services qui en seront chargés, on ne peut pas dire que le ministre ait une haute idée de leurs capacités intellectuelles.
Il s'agit d'une série de questions redondantes, où le grotesque se mêle à l'odieux.
Côté grotesque, les éléments de l'identité nationale suggérés par Besson vont de « nos valeurs ? » (de quoi parle-t-il ?), à « notre vin » (pourquoi pas ?), en passant par « nos » cathédrales, ou « notre » agriculture, ou « notre » culture. Et si, à la fin de son inventaire à la Prévert, le ministre a oublié le raton-laveur, c'est sans doute que quelques éléments manquent à sa culture.
Côté odieux, on a droit à une demi-page de questions sur l'accueil et l'intégration des étrangers, dont celle-ci : « Comment éviter l'arrivée sur notre territoire d'étrangers en situation irrégulière, aux conditions de vie précaires génératrices de désordres divers (travail clandestin, délinquance) et entretenant, dans une partie de la population, la suspicion vis-à-vis de l'ensemble des étrangers ? » Quel hypocrite qui, sous prétexte de défendre les « bons » étrangers, diffuse l'amalgame tendancieux entre étranger et délinquant !
Quoi qu'en pense Besson, un sondage Tns-Sofres récent sur l'identité nationale commandé par le journal La Croix, qui n'est pas particulièrement extrémiste, révèle que, pour les sondés, ce qui rapproche le plus les gens entre eux, ce n'est ni la religion (dernière place) ni la nationalité (avant-dernière) mais le milieu social. Sans commentaire !