L'agglomération Maubeuge Val-de-Sambre, regroupant les communes situées entre Jeumont et Aulnoye-Aymeries, dans le département du Nord, dirigée par le PS après l'avoir été par le PCF, vient d'accorder une subvention de 750 000 euros à Areva.

Ce n'est pourtant pas une société au bord de la faillite. Areva, un des spécialistes mondiaux de l'énergie nucléaire, a fait 589 millions d'euros de profits en 2008 et se targue d'avoir pour 42 milliards d'euros de commandes pour les années qui viennent. Le groupe construit et entretient des centrales nucléaires partout dans le monde, fabrique et retraite le combustible, extrait et transporte l'uranium... et projette des investissements à Maubeuge et à Jeumont. Excellent prétexte pour demander, et obtenir sans coup férir, une petite enveloppe auprès des pouvoirs publics.

Pour expliquer ses largesses, l'agglomération met en avant 800 emplois créés ou maintenus. Mais ce regroupement de communes, même s'il le voulait, n'a aucun pouvoir sur une entreprise comme Areva, et certainement pas celui de l'obliger à maintenir ou à développer les emplois.

Ainsi dans les dernières années, toujours au prétexte de maintenir l'emploi, l'agglomération a versé un million d'euros à MCA, plus trois millions pour aménager une zone industrielle aux sous-traitants de cette usine du groupe Renault. Mais les patrons de l'automobile se sont quand même débarrassés de centaines, voire de milliers d'intérimaires dans la Sambre. La communauté de communes a aussi « aidé » des filiales de trusts multinationaux comme Nexans (500 000 euros), Glaverbel (deux millions d'euros) et ThyssenKrupp (250 000 euros) qui ces derniers mois ont soit licencié soit annoncé des licenciements.

Les élus de l'agglomération Maubeuge Val-de-Sambre pensent peut-être défendre ainsi les emplois des travailleurs. Mais une véritable défense des emplois devrait commencer par l'interdiction des licenciements, particulièrement dans ces grandes entreprises assises sur des profits colossaux, présents et passés.