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- Lutte ouvrière n°2159
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Dans les entreprises
Nexans - Chauny (Aisne) : Le patron contraint de revoir à la hausse les primes de départ
Cela fait maintenant presque trois mois que le groupe français Nexans, leader mondial de l'industrie du câble, a annoncé un plan de restructuration. Celui-ci se traduit par plus de 350 suppressions d'emplois, avec la fermeture des deux usines de Chauny, qui comptent 220 salariés, et plus d'une centaine de suppressions d'emplois répartis sur d'autres sites en France.
Et cela alors que ce groupe qui fait des profits venait de recevoir une aide de 58 millions d'euros au titre du Fonds stratégique d'investissement.
Depuis cette annonce, les travailleurs de Nexans sont mobilisés. Ils ont manifesté à plusieurs reprises dans la ville de Chauny, au siège du trust dans les Hauts-de-Seine à Clichy et dans la région, à Saint-Quentin, avec d'autres salariés confrontés eux aussi à des plans de licenciements.
Ils ont interpellé les politiciens locaux et appelé à la solidarité de la population. Toute la ville vit cette fermeture comme une catastrophe. Cette usine de câbles, ouverte en 1922, fait en quelque sorte partie de l'histoire de la ville et, dans bien des familles, plusieurs générations d'ouvriers ont travaillé et participé aux luttes sociales dans cette usine.
Lors d'une des manifestations à travers la ville, les ouvriers sont passés devant le lycée et ont vu avec une certaine émotion les banderoles tendues sur les murs du lycée et affirmant la solidarité des lycéens, qui pour certains sont les enfants de ceux qui vont être licenciés. Depuis, l'une d'elles a été accrochée aux grilles de l'usine.
Et puis, un certain nombre de compagnes des salariés se sont regroupées dans un comité de solidarité, organisent des concerts de solidarité et bien d'autres actions, et participent aux manifestations.
C'est très certainement cette mobilisation qui a conduit la direction à proposer 35 000 euros de prime en plus des indemnités légales à ceux de Chauny qui sont âgés de moins de 58 ans et qui ont plus de cinq ans d'ancienneté. C'est plus que ce que les travailleurs licenciés touchent en général dans la région mais les salariés, qui demandent 120 000 euros, ont bien raison de juger ces premières propositions de la direction totalement insuffisantes. Les travailleurs savent bien qu'ils n'ont que très peu de chances de retrouver du travail dans la région, où le chômage est bien supérieur à la moyenne nationale, et encore moins dans leur métier. C'est pourquoi ils veulent pouvoir tenir avec leurs familles pendant les quelques années qui leur seront nécessaires pour changer de métier, retrouver un emploi.
La direction, qui a l'air pressée d'en finir, propose maintenant 50 000 euros et aimerait que tout soit réglé pour les fêtes de fin d'année. Mais ce n'est pas pour autant qu'elle est décidée à faire des cadeaux. Alors pour l'instant rien n'est terminé et les travailleurs de Nexans n'ont peut-être pas dit leur dernier mot.