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- Lutte ouvrière n°2159
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RER A - région parisienne : Grève totale
Depuis le jeudi 10 décembre les 550 conducteurs du RER A de la branche RATP (de Marne-la-Vallée ou Boissy-Saint-Léger vers Nanterre ou Saint-Germain-en-Laye) sont en grève à pratiquement 100 %, à l'appel des syndicats CGT, UNSA, SUD, Indépendants, FO et CFTC.
Ils avaient déjà lancé un premier avertissement à la direction le 9 novembre dernier, en débrayant en même temps que les conducteurs du RER B, qui eux ont fait cinq jours de grève au total.
Encouragés par le succès des grévistes de la ligne B, les conducteurs de la ligne A demandent une prime dite pérenne de 120 euros et une prime variable de 30 euros. Cette ligne est une des plus chargées au monde, se vante la direction. Mais cela veut dire une tension permanente pour les conducteurs, pour tenir les horaires, pour éviter tout risque d'accidents voyageurs. En cas d'avaries des matériels, cela se détériore encore plus.
Ce sont ces conditions de travail, qui s'aggravent à cause de l'affluence des voyageurs qui a augmenté ces derniers temps, que les conducteurs veulent voir reconnaître.
Pour le moment la direction campe sur ses positions. Dans un premier temps, elle ne voulait même pas discuter tant que le préavis ne serait pas levé. Pour essayer de briser la grève, elle a fait rouler ses cadres à la place des grévistes aux heures de pointe. Bien sûr, ils sont sensés être formés et connaître tout ce qu'il y a à connaître pour conduire un train. Mais il leur manque la pratique... Et d'ailleurs le CHSCT est sur le coup, pour vérifier si les voyageurs ne courent aucun risque. En tout cas, c'est une première à la RATP d'utiliser les cadres comme des jaunes en remplacement de grévistes.
La direction a aussi essayé de mettre en place des bus de remplacement, qui de toute façon sont bien insuffisants pour remplacer un RER. Mais elle n'a pu, comme du côté de Nanterre par exemple, que dégarnir la ligne 304 pour mettre des bus en plus sur la ligne 258 qui longe le RER.
De toute façon, les cadres sont loin de pouvoir faire rouler le nombre de trains qu'il faudrait aux heures de pointe. Et en dehors de ces horaires le trafic est nul.
Les grévistes ne sont pas découragés. Lundi 14 décembre, ils étaient environ deux cents au siège de la direction pour assister aux discussions qui avaient enfin repris. Et ils étaient plutôt en colère devant les petites manoeuvres de celle-ci.
Mardi matin 15 décembre, dans les assemblées générales, le moral des grévistes était toujours bon et la grève a été reconduite. La direction ne veut pas céder car cela pourrait encourager les agents du métro ou des bus à se lancer à leur tour dans un mouvement pour des augmentations de salaire. Mais c'est bien ce qu'il faudrait souhaiter, car tous auraient bien besoin d'une augmentation. Et y aller tous ensemble donnerait encore plus de chances de gagner à tous les travailleurs.