Le vendredi 20 novembre, les conducteurs SNCF de la région Bretagne avaient fait grève à plus de 80 % pour exiger une amélioration de leurs conditions de travail et des créations d'emplois. Nous avions obtenu neuf emplois, l'aménagement de certaines journées de travail, ainsi que l'engagement de la direction de prévenir à chaque fin de service de l'emploi du temps à venir.

Suite à la grève, les discussions entre la direction et les syndicats n'ont rien donné concernant nos revendications. Au contraire, pendant les quinze jours qui ont suivi la grève, chaque conducteur a pu se rendre compte que la direction ne tenait aucun compte de ce que nous voulions. Et jeudi 10 décembre, quand la direction a montré ses intentions en distribuant des plannings individuels surchargés pour la période à venir, la colère a été générale et la grève a été revotée avec le soutien de la CGT et de la FGAAC/CFDT.

La grève a duré trois jours et a été encore plus massive que la précédente, avec plus de 85 % de grévistes dans toute la région. Une assemblée générale se tenait chaque jour. Sur Rennes, au moins 120 conducteurs sont venus à une des assemblées, chaque fois entre 60 et 80 se retrouvaient pour discuter et décider. La direction a même dû descendre s'expliquer devant les grévistes. Beaucoup ont tenu à lui raconter ce qu'ils vivaient au quotidien. Elle n'avait pas grand-chose à répondre, nos problèmes semblaient bien loin de ses préoccupations.

Au-delà des douze emplois qui ont été obtenus au total, la grève aura été positive sur bien d'autres aspects. Les discussions nombreuses auront aussi permis de se rendre compte qu'il manque du personnel dans bien des secteurs, comme dans les gares ou les postes d'aiguillage, où les cheminots débrayent pour les mêmes raisons.