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- Lutte ouvrière n°2159
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Société Générale : Cachez ce trou que je ne saurais voir !
Quatre milliards d'euros, ce serait le montant du nouveau trou dans les comptes de la Société Générale, ou plus exactement dans ceux de la SGAMPE (Société Générale Asset Management Private Equity), une de ses filiales spécialisée dans les placements financiers, comprenez spéculatifs.
Mais cette fois la Société Générale ne peut pas faire porter le chapeau à un bouc émissaire, comme pour le trou de cinq milliards d'euros découvert en janvier 2008 et dont le trader Jérôme Kerviel avait été accusé d'être seul responsable, la direction de la banque prétendant ignorer tout de ses faits et gestes.
Alors, faute de Jérôme Kerviel, la Société Générale se défend en cherchant à minimiser les pertes et en estimant le chiffre de quatre milliards « sans fondement ». Mais elle ne donne aucun chiffre, alors qu'elle reconnaît les mauvaises performances de sa filiale, qu'elle explique par l'éclatement de la bulle Internet en 2001. Elle refuse de reconnaître les graves irrégularités évoquées par des épargnants qui lui ont confié leur argent, et confirmées par un ancien salarié de la Société générale. Et avec un beau cynisme elle rappelle aux boursicoteurs qui s'estiment floués aujourd'hui qu'ils savaient à quoi s'en tenir : « Les fonds de placement sont par nature des investissements risqués destinés à des investisseurs avertis qui ont pleine connaissance des risques encourus. » Et de rappeler que « la contrepartie de cet investissement risqué est un avantage fiscal substantiel pour l'investisseur ».
On ne sait pas si et comment la banque va payer la note mais on peut compter sur les dirigeants de la Société Générale pour jouer l'opacité, tant sur les pertes actuelles que sur les gains passés. Et faute de transparence, inimaginable dans ce monde de la finance et de la spéculation, la Société Générale aura peut-être réglé le problème... en le supprimant. En effet en janvier 2009 elle a décidé de démanteler la SGAMPE en fusionnant ses activités de gestion d'actifs avec celles d'une banque concurrente, le Crédit Agricole. Cette nouvelle filiale démarrera ses activités en janvier 2010...