Steelcase - Marlenheim (Bas-Rhin) : Quand c'est fini, ça recommence !16/12/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/12/une2159.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Steelcase - Marlenheim (Bas-Rhin) : Quand c'est fini, ça recommence !

Chez Steelcase, le plan de licenciements annoncé en mars et qui s'est traduit par le départ de vingt-six ouvriers sur 230, dont plusieurs licenciements secs, pour la seule usine de Marlenheim était à peine bouclé que la direction nous a remis une charette d'attaques sur le temps de travail.

Pendant tout le mois de septembre, au retour des congés, le peu de travail inquiétait passablement les ouvriers, qui se demandaient si un autre plan n'allait pas suivre immédiatement. Mais à la mi-octobre, une fois partis les derniers concernés par le plan, comme par miracle la charge de travail a réaugmenté, les jours de chômage partiel ont été remisés au magasin des accessoires, des intérimaires sont réapparus et la direction nous propose de travailler les samedis en heures supplémentaires !

Par-dessus le marché, la direction a repris un cycle de négociations qui remettent en cause l'organisation du travail. En s'appuyant sur la réforme de la législation sur le temps de travail signée par quelques syndicats en 2008, elle prétend supprimer les temps de pause et le temps d'habillage et de déshabillage comme temps de travail effectif. Cela revient à rallonger la durée de chaque équipe de 20 minutes et de faire terminer la journée 40 minutes plus tard que l'horaire actuel.

Par ailleurs elle veut imposer la flexibilité sur l'année avec douze samedis travaillés au volontariat, mais imposés si nécessaire en fonction des besoins de la production. De plus, la direction se réserve le droit d'allonger le temps de travail de deux heures en fin de journée pour les nécessités de la production : ce sont les aléas tels que panne de chaîne, impératif de servir le client, et autres raisons !

Ce projet n'a été accepté ni signé par aucun des syndicats. Et lorsque les délégués sont arrivés dans les usines à Wisches et à Marlenheim, le 8 décembre en expliquant pourquoi c'était inacceptable, les travailleurs ont réagi immédiatement. Une trentaine de salariés se sont mis en grève à Wisches le jour-même, et le lendemain les travailleurs des deux équipes à Marlenheim, appelés à une réunion d'information le matin et l'après-midi, ont voté l'arrêt de la production pour deux heures comme signe d'avertissement. Le 9 et le 10 décembre la production est sortie au ralenti, les travailleurs considérant ce projet comme un recul de plusieurs années en arrière. C'est inacceptable : aucun salarié de l'usine n'est dupe de ces manigances pour nous faire travailler le plus longtemps possible au moindre coût. La direction a d'ailleurs déclaré sans vergogne que son projet de réorganisation ne devait pas coûter cher à l'entreprise ! Mais nous avons bien compris qu'alors son projet pourrait nous coûter très cher, à nous. Et nous disons NON !

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