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Tunisie : La répression continue
Khemais Chammari, militant des droits de l'homme et opposant de longue date au régime dictatorial tunisien - il a séjourné en prison aussi bien sous Bourguiba que sous Ben Ali - a été bloqué par la police alors qu'il se rendait au siège du parti d'opposition Ettajdid. Une réunion y était prévue... concernant les entraves à la liberté d'expression et d'information.
En effet, à la suite de l'aggravation des mesures répressives lors de la récente réélection de Ben Ali, une centaine d'opposants, parmi lesquels des journalistes, ont lancé le 10 décembre un « comité national de défense de la liberté d'expression et d'information » dénonçant « une grave détérioration » et « une mainmise du pouvoir » sur l'information. Les autorités ont réagi par un démenti, nié toute entrave à la liberté de la presse et affirmé que ce comité était illégal, ce qui leur permet d'empêcher ses membres de se réunir.
À travers leur comité, les opposants signataires visent à faire « libérer les journalistes emprisonnés » et dénoncent les « emprisonnements, agressions, poursuites contre les journaux, saisies et entraves à leur publication et à leur distribution ». Khemais Chammari a vu immédiatement couper son téléphone et sa connexion internet. Les poursuites, passages à tabac et menaces contre la famille continuent également à l'encontre de Hamma Hammami, porte-parole du PCOT, le Parti communiste des ouvriers de Tunisie, depuis son appel au boycott des élections sur les chaînes Al-Jazeera et France 24.
Par ailleurs, le journaliste Taoufik Ben Brik est toujours détenu, depuis le 29 octobre, à la prison Mornarguia, à 30 kilomètres de Tunis.
Même si Bernard Kouchner aurait officieusement émis, à propos de ce dernier, une vague protestation, le chef de l'État tunisien reste le grand ami des dirigeants et des capitalistes français.