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- Lutte ouvrière n°2167
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Dans les entreprises
Famar - Saint-Genis-Laval (Rhône) : Plus de quinze jours de grève pour les salaires
Les travailleurs de Famar ont fait grève depuis le 25 janvier pour obtenir une augmentation de salaire de 80 euros.
Ex-Aventis, ex-Prophar, Famar a changé plusieurs fois de nom suite à différents rachats. Actuellement le patron est grec et l'usine qui regroupe aujourd'hui 390 personnes environ, dont une quarantaine d'intérimaires, travaille pour différents trusts pharmaceutiques.
Lors des négociations de janvier, la direction a proposé 0,75 % en augmentation individuelle des salaires et autant en augmentation générale. Après deux jours de débrayages elle proposait 0,85 % en augmentation générale et un talon de 35 euros pour les plus bas salaires, 30 euros pour la tranche suivante et 25 euros pour les autres. Les cadres, eux, par contre, se voyaient octroyer, sans qu'ils aient rien demandé, 1,9 % d'augmentation. Ce qui a été ressenti comme une claque par nombre de travailleurs.
La grève était alors votée en assemblée générale par la grande majorité des salariés présents. Des piquets étaient organisés au portail de l'usine et plus aucun camion n'entrait ni ne sortait depuis le 25 janvier. Seul le restaurant de l'usine était approvisionné...
La première semaine, la direction avait proposé aux grévistes d'interrompre le mouvement, condition nécessaire d'après elle pour pouvoir négocier (!) ; après vingt minutes de blabla, et surtout aucune proposition concrète de sa part, les travailleurs reformaient le piquet au portail. La direction tenta de faire entrer un camion par une autre porte... camion qui ressortit aussi vite qu'il était entré. Elle essaya aussi de faire pression en disant que l'entreprise était en difficultés et pourrait être restructurée car des contrats arriveraient à leur fin.
Lundi 8 février, après avoir fait venir quatre fois l'huissier depuis le début du conflit pour constater que les camions ne pouvaient pas entrer, la direction a aussi fait traduire douze grévistes en référé et le blocage du portail a dû être levé.
Le mouvement va s'interrompre, mais au dernier moment la direction a fait une petite concession, portant l'augmentation à 1,3 %. Et la soixantaine de travailleurs qui y ont participé activement ont montré qu'ils savaient se défendre face à une direction arrogante.