Le Crédit Municipal de Paris propose depuis le 8 février un « micro-prêt-santé à 0 % ». Pour le moment ces prêts - d'un montant de 600 à 4 000 euros remboursables en 6 à 36 mois - ne sont proposés qu'aux 430 000 agents des services publics adhérents de la Mutuelle Intériale, mais l'objectif est de les proposer à d'autres mutuelles.

De plus en plus d'assurés, même parmi ceux qui ont les moyens de se payer une mutuelle, renoncent aujourd'hui à certains soins ou les diffèrent, car la politique du gouvernement, avec ses franchises médicales, l'augmentation du forfait hospitalier, etc., laisse des sommes de plus en plus grandes à la charge des assurés. Une enquête de l'Ifop indique que 27 % des personnes gagnant moins de 1 000 euros par mois doivent emprunter pour se soigner et que près de 30 % de la population a reporté à plus tard l'achat de lunettes ou d'appareils dentaires, très mal remboursés.

Dans cette affaire, des assurés pourront peut-être se soigner un peu mieux en profitant de ce crédit à taux zéro, et c'est tant mieux.

Malheureusement cela ne changera pas le sort de tous ceux qui ont de plus en plus de difficultés à se soigner, à commencer par ceux - et ils sont quand même près de cinq millions dans le pays - qui n'ont même pas les moyens de se payer une mutuelle.

Pour que tous puissent se soigner correctement, il faudra mettre fin à une politique qui, sous prétexte de trou de la Sécurité sociale, fait payer la population, et supprimer, entre autres, les franchises médicales et le forfait hospitalier.