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Dans les entreprises
STMicroelectronics Grenoble : Coup de colère
Mardi 16 mars, les négociations annuelles obligatoires (NAO) se terminaient par l'annonce d'une enveloppe globale de 2,2 % en avril pour les augmentations de salaire à STMicroelectronics et la même chose à STEricsson... mais seulement six mois plus tard ! En 2009, personne n'avait été augmenté.
STEricsson est une entreprise récemment créée à partir de la fusion des secteurs téléphonie d'Ericsson, NXP et STMicroelectronics. Sur les 2 400 salariés du site de Grenoble, environ 800 ont été mutés d'office dans cette nouvelle société.
Avant le 16 mars, les opérateurs de production en équipe, une cinquantaine environ, salariés de STMicroelectronics, avaient commencé des débrayages pour demander des augmentations conséquentes, la revalorisation de certaines primes et la reconnaissance de la spécificité de leur métier... Le 16 mars à midi s'est tenue une première assemblée générale, rassemblant environ 300 salariés à la journée, en plus des opérateurs déjà mobilisés. À l'annonce de l'augmentation insuffisante des salaires de tous, les opérateurs de production décident de se mettre en grève reconductible et de distribuer à l'entrée de l'entreprise un tract expliquant les raisons de leur mécontentement.
Depuis le 18 mars, de nombreuses assemblées regroupant des centaines de salariés se sont tenues devant l'entrée de l'entreprise. Le 23 mars, ce sont 500 salariés qui se regroupent devant les fenêtres de la DRH. La décision est prise de monter tous ensemble dans ses bureaux porter une pétition largement signée, qui demandait de meilleures augmentations et l'unité de statut entre les deux entreprises. Les deux DRH étaient dans leurs petits souliers face à des salariés goguenards, en très grande majorité des ingénieurs, contents de cette initiative. Le lendemain, nous avons défilé tout aussi nombreux dans le site, passant dans le hall des bâtiments en criant nos slogans sur les salaires, comptant bien maintenir cette joyeuse ambiance les jours suivants.
Parallèlement, les opérateurs sont allés s'adresser aux collègues, beaucoup plus nombreux, de l'usine de production Microélectronics située à Crolles, à une vingtaine de kilomètres de Grenoble, leur distribuant un tract expliquant les raisons de leur grève. Certains avaient déjà travaillé dans cette usine et les discussions allaient bon train pendant ces retrouvailles particulières, notamment sur la nécessité de se mettre en grève tous ensemble.
Vendredi 26 mars, un chef a convoqué quelques opérateurs pour les convaincre de reprendre le travail. Son attitude hautaine et méprisante a eu l'effet contraire : ils ont décidé de continuer, laissant la direction en plan avec ses livraisons urgentes...
Quant aux rassemblements, avec grève d'une heure, ils continuent tous les jours avec succès.