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Armée : Pas question de mettre l'état-major au régime
Pour réduire les dépenses de l'État, le ministère de la Défense va lui aussi économiser, sans toutefois devoir ajouter un trou à son ceinturon. Le budget de 30,1 milliards d'euros de 2010 sera reconduit en 2011. Il passera à 30,5 en 2012 et à 31 en 2013.
Par rapport aux prévisions de la loi de programmation militaire, 5 milliards d'économies avaient d'abord été envisagés sur trois ans, que les pressions des militaires et des industriels de l'armement ont ramenés à 3,5. Et encore, l'armée espère les réduire à 1,5, en vendant pour 2 milliards de biens immobiliers et de fréquences de télécommunications.
Mais sur quoi économiser ? Pas sur les effectifs, qui doivent déjà baisser de 54 000 d'ici 2015. Pas sur la force de dissuasion nucléaire, intouchable. Pas sur les grands programmes d'achat de chasseurs Rafale et d'avions transporteurs A400M, de sous-marins, de frégates ou de blindés. Pas sur l'intervention en Afghanistan. Pas question non plus de renoncer à pouvoir envoyer à 8 000 kilomètres des frontières 70 avions de combat, un groupe aéronaval et quelques divisions de l'armée de terre.
Alors, il va falloir réduire les dépenses de fonctionnement, renégocier les commandes, rééchelonner les paiements en cours et renoncer à quelques programmes non encore engagés.
Mais l'armée ne veut pas « baisser trop la garde ». Le chef d'état-major l'a rappelé : « Toute crise financière rend le monde un peu plus dangereux. » Faute d'envoyer ses vaillants troupiers contre ceux qui menacent vraiment la sécurité du pays, le Medef et les dirigeants des grands groupes financiers, il va continuer à piller le budget de l'État en invoquant la défense contre un ennemi extérieur qui ne s'est pas manifesté depuis deux tiers de siècle.