65 ans après Hiroshima : L'impérialisme américain ne renie rien11/08/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/08/une2193.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

65 ans après Hiroshima : L'impérialisme américain ne renie rien

Pour la première fois, un représentant du gouvernement américain a assisté aux cérémonies commémorant au Japon le bombardement d'Hiroshima par l'arme atomique. L'ambassadeur n'a cependant pas présenté les excuses de son gouvernement pour les atrocités commises le 6 août 1945 à Hiroshima puis, trois jours plus tard, à Nagasaki. Il a simplement déclaré être venu « rendre hommage à toutes les victimes de la Seconde Guerre mondiale », noyant ainsi cet acte de barbarie dans une responsabilité collective.

Le 6 août 1945, un bombardier américain larguait une première bombe atomique sur la ville d'Hiroshima, détruisant en quelques secondes cette cité industrielle et faisant plus de 120 000 morts. Le 9 août, Nagasaki était à son tour touchée par l'arme nucléaire ; 70 000 personnes y laissèrent la vie. Dans les jours et les semaines qui suivirent, le nombre de victimes s'accrût d'une vingtaine de milliers. Quant aux survivants, irradiés sans savoir la nature de leurs blessures et dont beaucoup étaient atrocement brûlés, ils restèrent sans soins ni nourriture dans ces villes rayées de la carte. Le sol et les cours d'eau étant contaminés, eux et leurs enfants subirent les effets de l'arme nucléaire dans les décennies qui suivirent. Actuellement, 220 000 survivants sont recensés, sur les 540 000 personnes touchées par l'une ou l'autre de ces bombes.

Une légende entretenue par les vainqueurs de la guerre dit encore aujourd'hui que l'usage de la bombe atomique aurait permis de mettre fin plus vite à la Seconde Guerre mondiale, sous-entendant que cela aurait ainsi épargné des vies humaines ! Pourtant, des membres du haut état-major américain, tel le général Eisenhower qui allait ensuite devenir président, ont reconnu dans leurs Mémoires que, d'un point de vue militaire, « le recours à la bombe était inutile ». Le Japon était de toute façon sur le point de capituler.

Hâter la fin de la guerre n'était pas la préoccupation des dirigeants américains, directement impliqués dans la guerre contre le Japon, ni de leurs alliés. Ils craignaient avant tout que les peuples se révoltent, comme cela s'était produit à la fin de la Première Guerre mondiale, où la révolution victorieuse en Russie et des soulèvements en Europe avaient mis à mal l'ordre social établi par la bourgeoisie. La bombe atomique, tout comme les bombardements sur les grandes villes allemandes à la fin de la guerre, n'avait d'autre but que de terroriser les populations pour les empêcher de se dresser contre l'ordre impérialiste.

Soixante-quatre ans plus tard, au moment de son investiture, le président Obama avait proclamé que son but était d'atteindre « un monde sans armes nucléaires » ; et il avait promis que son administration ferait « quelques pas sur le long chemin conduisant à l'abandon de ces armes », tout en maintenant que les États-Unis conserveraient des bombes atomiques tant qu'il en existerait sur la planète ! Et avec les autres dirigeants des pays occidentaux, qui tous se déclarent les champions de la démocratie, il menace l'Iran de représailles s'il parvient à fabriquer une arme nucléaire.

Mais jusqu'à présent les États-Unis restent les seuls à avoir déclenché le feu nucléaire sur des populations désarmées, à Hiroshima et à Nagasaki.

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