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- Lutte ouvrière n°2193
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Total Petrochemicals - Carling (Moselle) : Une explosion mortelle que les travailleurs n'oublient pas
Le 15 juillet 2009, Maximilien et Jérôme, deux jeunes ouvriers étaient tués lors d'une explosion survenue à la plate-forme chimique de l'usine Total Carling en Moselle. Six autres travailleurs avaient été blessés lors de l'explosion du surchauffeur du vapocraqueur. En décembre dernier, le rapport interne du CHSCT avait mis en cause l'inactivation d'une sécurité de détection de flamme, impliquant directement la responsabilité de la direction. L'enquête de police, elle, est toujours en cours.
Le 15 juillet 2010, un hommage était rendu aux victimes dans l'entreprise, avec l'apposition d'une plaque sur les lieux de l'accident. Mais, alors que leurs collègues souhaitaient majoritairement inscrire sur cette plaque les prénoms des victimes ainsi que la mention « tués au travail », la direction a refusé tout net, ne faisant figurer que la date de l'accident. Cela a, à juste titre, choqué les travailleurs.
La CGT a dénoncé à cette occasion la poursuite des suppressions d'emploi sur le site de Carling et l'utilisation à tout-va de la sous-traitance. Dans un communiqué, elle soulignait : « Rien que pour Carling, ce sont près de 400 postes qui vont être supprimés d'ici 2012, dont une grande partie est déjà effective. Tous les services ont été désorganisés et nous sommes aujourd'hui confrontés à des organisations qui ne permettent plus de fonctionner dans des conditions de sécurité optimales. » D'ailleurs, trois salariés ont de nouveau été blessés il y a quelques mois lors d'une explosion sur un four.
La plate-forme chimique de Carling - à l'origine construite par les fonds publics de l'entreprise nationalisée Charbonnages de France - a ensuite atterri dans l'escarcelle d'Elf, Atofina puis Total, avant d'être découpée en plusieurs usines séparées dont les plus importantes sont Total Petrochemicals et Arkema.
Ces bénéfices, Total comme Arkema les tirent de l'exploitation des travailleurs, ceux des groupes comme ceux de la sous-traitance. Une exploitation dont les conséquences sont parfois mortelles.