Le « médiateur de l'énergie, » chargé de surveiller la régularité du marché de l'électricité et du gaz, vient de réprimander EDF pour avoir « interprété » de façon restrictive une disposition permettant à des usagers à faibles revenus de bénéficier de réductions sur les tarifs de l'électricité.

En effet la réduction s'applique seulement jusqu'à une puissance délivrée de 9 kVA (kilovolt-ampère). Or certains de ces usagers disposent de compteurs allant jusqu'à 12 kVA. EDF leur a refusé la réduction prévue, alors que l'entreprise aurait dû accepter la réduction jusqu'au seuil de 9 kVA, et en cas de consommation supérieure, facturer uniquement le dépassement à plein tarif.

Cette « interprétation » d'EDF a privé de réductions 6 000 foyers par an, selon EDF, et cela depuis cinq ans, la mesure datant de 2004. EDF a juré ses grands dieux que dorénavant elle appliquerait correctement le dispositif prévu et rembourserait les usagers... sur une année, car EDF ne garde des traces du tarif de première nécessité (appelé TPN) que sur un an... au-delà le remboursement sera donc aléatoire.

Mais cette affaire ne doit pas faire oublier l'essentiel. Normalement les personnes qui auraient droit de bénéficier du TPN devraient être deux millions environ. Or, compte tenu de la complexité des démarches à accomplir et sans doute aussi du manque d'information, leur nombre n'était que de 940 000 à la fin de 2009. Et il a encore baissé, sans qu'on sache bien pourquoi, passant à 625 000, selon EDF. Actuellement, seulement un tiers des ayant-droits à ce tarif légèrement modéré en profitent.

L'ensemble du TPN coûte 73,4 millions d'euros à EDF, ce qui n'est qu'une gouttelette comparée à ses bénéfices. Mais les « petits clients » qui bénéficient du tarif social n'intéressent pas EDF, pas plus que tous ceux qui se retrouvent privés d'électricité suite à des coupures pour factures impayées.