Beaucoup de travailleurs doutaient du succès de cette journée, et pourtant ils y ont participé. À la grève générale, aux manifestations, ou aux deux. Mais le mouvement a été ample.

Des secteurs entiers ont été totalement paralysés. Que ce soit dans le secteur industriel, dans les aciéries, dans les chantiers navals ou dans l'automobile, à Ford, à Peugeot ou à Renault, aucune production n'est sortie. Par ailleurs les centres d'approvisionnement des villes étaient bloqués.

Dans les transports, les ports étaient fermés et, pour le reste, il n'y avait le plus souvent que le service minimum que les autorités locales négocient avec les autorités, ville par ville, ce qui explique par exemple qu'à Madrid, où la Communauté est dirigée par la droite, le service minimum ait été plus étoffé qu'ailleurs. Par ailleurs, il y a eu peu d'avions, peu de trains et de bus.

Dans le secteur du bâtiment, touché dramatiquement par la crise et les licenciements, la grève a été totale.

La télévision nationale affichait un panneau expliquant que, du fait de la grève, elle était dans l'impossibilité de diffuser ses émissions.

Selon les syndicats, c'est environ 70 % des travailleurs, soit 10 millions sur les 15 millions que compte l'Espagne, qui étaient en grève.

Le gouvernement comme la droite ont beau dire, pour des raisons différentes, que la grève a été modérément suivie, la baisse de la consommation d'électricité est probante : elle n'a pas dépassé celle d'un dimanche ordinaire.

Mais le plus visible a sans doute été le grand nombre de manifestations et leur importance dans les villes comme Madrid, Barcelone, Séville, Valence et autres.