Hôpitaux débordés, urgences asphyxiées, malades qui renoncent à se soigner... Le droit à la santé compromis13/10/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/10/une-2202.gif.445x577_q85_box-0%2C9%2C172%2C231_crop_detail.png

Leur société

Hôpitaux débordés, urgences asphyxiées, malades qui renoncent à se soigner... Le droit à la santé compromis

Les services d'urgences des hôpitaux parisiens sont au bord de l'asphyxie. Faute de personnel soignant en nombre suffisant, à l'hôpital Tenon, à Lariboisière, à Saint-Antoine, à Saint-Louis, à La Pitié-Salpétrière, etc., infirmières et aides-soignantes sont sur les genoux et les malades sont mis en danger.

Cela avant même la mise en application totale du plan de réorganisation de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (APHP), inscrit dans la loi Bachelot, qui prévoit le regroupement des 37 hôpitaux d'Île-de-France en douze pôles, assorti de la suppression de... 4 000 postes d'ici 2012 ! C'est dire le risque d'explosion qui menace dans un avenir tout proche.

« Je suis persuadé que nous ne sommes qu'au tout début d'une crise majeure », déclare le chef des Urgences de la Pitié-Salpétrière. « La crise ne fait que commencer, à l'aube des fusions et des restrictions envisagées », renchérit le patron des Urgences de Saint-Louis. Peu importe, le gouvernement poursuit son oeuvre de casse de l'hôpital public. Pas seulement pour les Urgences mais pour toutes les spécialités hospitalières. Car le critère qui préside à la fusion des services entre les hôpitaux regroupés au sein des « pôles » n'est bien évidemment pas la qualité des soins et la sécurité des patients, mais les économies de moyens et de personnel, les économies financières dictées par le gouvernement.

Cerise sur le gâteau, en région parisienne, il est question de fermer, chaque jour à partir de 18 h 30 et tous les week-ends et jours fériés, les urgences chirurgicales dans 47 des 54 hôpitaux qui les assurent pour ne laisser qu'un seul service d'urgence chirurgicale par département d'Île-de-France ! Il n'y aura pas intérêt à être trop nombreux à avoir un accident requérant une intervention chirurgicale à 19 h en rentrant du travail... Et la casse de l'APHP n'est qu'un exemple de la casse de l'hôpital public dans toutes les autres régions du territoire.

Parallèlement, chaque semaine apporte son lot d'études qui, toutes, montrent que se soigner devient un luxe. En 2009, une personne sur trois (36 %) aurait ainsi été conduite à remettre une dépense de santé ou à renoncer à un soin. Franchises médicales, déremboursement ou moindre remboursement de médicaments, forfait hospitalier, la liste est longue de tout ce qui reste aujourd'hui à la charge de ceux qui n'ont pas les moyens de s'offrir une complémentaire santé. Et ils sont de plus en plus nombreux ceux qui ne peuvent plus du tout y souscrire. Pas les plus riches bien sûr, mais tous ceux qui doivent calculer comment boucler les fins de mois.

Économies sur l'hôpital public, économies sur le dos des malades, il est temps de mettre un terme à cette politique.

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