Continental - Toulouse : Le Plan « Pépé » est enterré. Mais les menaces de licenciement demeurent20/10/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/10/une-2203.gif.445x577_q85_box-0%2C11%2C168%2C229_crop_detail.png

Dans les entreprises

Continental - Toulouse : Le Plan « Pépé » est enterré. Mais les menaces de licenciement demeurent

La direction de Continental aura tout tenté pour faire passer son plan « Pépé » visant à réduire de 8 % de la masse salariale - « Pépé » pour « Productivité-Pérennité » - renommé depuis en plan de « maintien de l'emploi ». En vain : les deux syndicats majoritaires, la CGT et la CFDT, se sont opposés à l'accord signé par les syndicats minoritaires.

Le 13 septembre dernier, la direction avait organisé une consultation bidon auprès du personnel, avec un chantage à des licenciements. Les syndicats CGT et CFDT ont appelé au boycott et organisé le même jour un meeting devant l'usine, où des militants syndicaux d'Allemagne, d'Espagne, de General Motors et des membres du Comité de lutte de Continental Clairoix ont pris la parole. Résultat, entre les refus de vote et les « non », c'est 57 % du personnel qui a rejeté ce plan.

Les deux syndicats majoritaires avaient dit lors de ce meeting qu'ils s'opposeraient à l'accord s'il était signé. Pour tenter de les faire plier, la direction a carrément annoncé qu'il y aurait 1 000 emplois menacés si l'accord n'était pas validé : 500 à Foix et 200 à Boussens, soit la totalité des deux sites, et 300 à Toulouse. 40 % de l'effectif menacé de licenciement, pour réaliser 8 % d'économies par an sur la masse salariale!

Puis elle a mobilisé les cadres dirigeants et certains de leurs subordonnés pour perturber une réunion du personnel organisée vendredi 8 octobre par la CGT et la CFDT, ceux-ci allant de cris et de hurlements jusqu'à la tentative de pression physique. Ce n'était pas encore comme à General Motors, mais on s'en rapprochait. Mais salariés et organisateurs ne se sont pas laissé impressionner. Et bien au-delà des présents, beaucoup dans l'usine ont été choqués par de telles méthodes.

Enfin, la direction est allée pleurer auprès des pouvoirs publics pour organiser une « médiation » pour faire plier les syndicats récalcitrants. C'est le président du Comité économique et social soi-même qui a réuni la direction et tous les syndicats - représentants de l'usine et représentants régionaux - pour tenter de trouver « un compromis ». Quelques dizaines de salariés des trois usines sont venus en soutien. Et là encore, malgré quatre heures de réunion, ce fut un échec, les syndicats majoritaires ont confirmé leur opposition.

Dans l'usine, les militants des deux syndicats ont reçu les félicitations et les encouragements de tous ceux qui les soutiennent, et ils sont la majorité.

« Pépé » est donc enterré. Mais on peut être sûr que la direction essaiera de remettre le couvert bientôt : la menace des mille suppressions d'emplois demeure, et syndicats et salariés restent vigilants.

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