Aux Traitements de surface de la Snecma Corbeil, un secteur de l'usine où les conditions de travail sont particulièrement pénibles, la direction a été surprise de voir l'atelier vide au retour des vacances, le lundi 3 janvier. La quasi-totalité des salariés du secteur, peu nombreux certes, moins d'une dizaine, se sont mis en grève à un moment où la direction s'y attendait le moins. Petits et grands chefs se sont vite affolés, envisageant même le traitement de certaines pièces dans d'autres usines. En ce retour de vacances, à un moment où les carnets de commandes sont pleins, la direction craignait que cette grève bloque une partie de la production de ce secteur clef.

Déterminés, les grévistes l'étaient à plus d'un titre. Ils s'étaient réunis plusieurs jours à l'avance, avaient discuté ensemble des revendications et du meilleur moment pour déclencher la grève. Et cela la direction l'a très bien senti. Ils voulaient de meilleures dispositions de l'accord d'entreprise sur les « travaux pénibles » dont ils sont exclus, exigaient l'embauche d'un salarié et améliorer les conditions de travail de l'atelier. Les grévistes n'étaient pas peu fiers de leur mouvement lorsqu'ils ont vu la direction du centre se déplacer au coeur de l'atelier, et accepter que tous les grévistes participent aux négociations.

Finalement, après plusieurs tentatives infructueuses de faire reprendre le travail, et au bout de trois jours de grève, la direction a dû reculer, officialisant deux nouvelles embauches, cédant sur l'amélioration des conditions de travail. Enfin, une nouvelle négociation est prévue début février pour permettre aux salariés du secteur de bénéficier pleinement de l'accord « travaux pénibles ».

Les salariés de l'atelier ont d'ores et déjà pris rendez-vous pour rappeler à la direction ses promesses, et lui redonner une bonne frousse si elle a la mémoire courte !