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- Lutte ouvrière n°2227
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Dans le monde
Tepco pris en flagrant délit
À la centrale de Fukushima, plusieurs centaines de travailleurs tentent, avec des moyens insuffisants, voire dérisoires, de limiter les dégâts de la catastrophe nucléaire. Leur travail est certes indispensable et il les amène à prendre des risques considérables. Le gouvernement japonais a autorisé l'exposition de ces ouvriers à une dose d'irradiation bien plus forte que la norme maximum admise. Et en conséquence certains développeront certainement des cancers.
Dans l'immédiat, leurs conditions de travail sont extrêmement dures. Ils doivent utiliser des tenues de protection et des masques à gaz qui rendent pénible toute activité physique. Il n'est pas question pour eux de se laver. Manger ou boire est également dangereux.
Si une partie de ces contraintes sont dues à la situation, des témoignages parus dans la presse montrent que la compagnie Tepco qui emploie ces travailleurs considère leur sécurité avec beaucoup de légèreté : tenues de protection insuffisantes, certains devant protéger leurs chaussures avec de simples sacs poubelles et du ruban adhésif, les appareils pour mesurer l'exposition individuelle aux radiations seraient eux aussi en nombre insuffisant.
Au moins 19 de ces ouvriers ont déjà dû être évacués en urgence parce qu'ils avaient reçu des doses trop fortes de radioactivité. Une grande partie de ces accidents serait évitable. Le gouvernement japonais lui-même a reproché à Tepco de ne pas assurer correctement la sécurité de ces ouvriers.
Mais Tepco se comporte comme le font tous les grands groupes industriels. La sécurité des ouvriers est le cadet de leur souci. Ainsi Tepco, c'est connu, avait falsifié des rapports d'incidents sur ses centrales, économisé sur la maintenance et la sécurité. Aujourd'hui elle maltraite les ouvriers qui se sacrifient pour protéger la collectivité.
Le nucléaire est peut-être menaçant, mais que dire de ceux qui le gèrent uniquement pour en tirer le profit maximum ?