- Accueil
- Lutte ouvrière n°2234
- Aubry - Lagarde : Même combat ?
Leur société
Aubry - Lagarde : Même combat ?
À l'occasion d'une interview le 22 mai, Martine Aubry, première secrétaire du Parti socialiste, a déclaré que le remplacement de Dominique Strauss-Kahn par Christine Lagarde, la ministre de l'Économie, à la tête du FMI « serait une très bonne chose pour notre pays et pour l'Europe ». Elle a ajouté qu'au-delà de ses « divergences » avec la ministre UMP, elle la considère comme « une femme respectable ». Beau renvoi d'ascenseur après que, il y a quelques années, Sarkozy a soutenu la candidature du socialiste Strauss-Kahn.
Parmi les quelques « bonnes choses » qu'on peut mettre au crédit de la ministre Lagarde, on trouve la suppression de la taxe professionnelle, qui va accroître le trou dans les finances des collectivités locales, les aides aux entreprises qui drainent l'argent public vers les coffres privés, la réforme de l'impôt sur la fortune qui est un vrai cadeau aux plus riches des plus riches. En ce qui concerne l'Europe, Lagarde a affirmé récemment sa détermination à ne pas faire de cadeau aux pays endettés et par exemple à refuser à la Grèce toute remise de dette « sous toutes ses formes ».
Pour ce qui est de la « respectabilité », il faudra peut-être attendre un peu de voir si un procureur, sollicité d'ailleurs par des députés socialistes, va ouvrir une enquête sur Christine Lagarde pour abus d'autorité dans l'affaire Tapie. Dans le procès qui l'oppose au Crédit Lyonnais, l'aventurier de la finance, plutôt bien vu de l'Élysée, a obtenu près de 380 millions d'euros, une indemnisation couvrant plus que ses dettes, grâce à un arbitrage organisé par la ministre.
Quant aux « divergences », on aura du mal à les trouver. Dans le domaine économique et financier, le programme de soutien aux banquiers et d'économies sur le dos de la population est le même, qu'on se dise de droite ou de gauche. Et cela qu'on s'appelle Martine Aubry ou François Hollande, qui lui aussi a dit n'avoir « aucune réserve » sur la personne de Lagarde, en raison de ses « compétences ». Ce ne sont pas les gouvernements « socialistes » de Grèce ou d'Espagne qui prouveront le contraire.