Mercredi 18 mai à Toulouse, les grévistes de Continental ont repris le travail après neuf jours de grève. À Foix, le travail a repris le lendemain, jeudi 19.

Ils n'ont pas obtenu l'augmentation de salaire qu'ils réclamaient (5 % avec un plancher à 150 euros), leur nombre n'ayant pas suffisamment grossi pour qu'ils paralysent vraiment les trois usines. Mais ils ont le moral car ils ont réussi à faire retirer le plan Pépé (pérennité-productivité) d'augmentation du temps de travail.

Cela fait maintenant plus d'un an que la direction les harcelait pour leur faire accepter ce plan : chantage à l'emploi, chantage à la pérennité des sites, et même chantage aux augmentations de salaire. Eh bien, ils n'ont pas cédé à ces chantages. Ils se sont fait respecter et c'est une victoire morale sur leur patron et ses méthodes.

Une autre chose a conforté les grévistes : après la reprise bien des non-grévistes sont venus les voir pour leur demander comment ils pourraient les aider financièrement. Preuve qu'une grande partie du personnel resté au travail était de coeur avec eux, malgré les pressions de la direction. Et l'armada de cadres qui venait à chaque prise de service pour tenter d'empêcher le contact entre grévistes et non-grévistes a aussi prouvé que la direction n'était pas si sûre d'elle que ça, et qu'elle craignait les ralliements à la grève.

Bien d'autres choses sont porteuses d'avenir : les grévistes ont appris à se connaître d'un service à l'autre, et même d'une usine à l'autre, ceux de Toulouse étant allés voir ceux de Foix et rencontrer ceux de Boussens. Les liens qui se sont tissés entre les travailleurs des trois sites de Midi-Pyrénées dans cette grève commune sont autant de gages pour les prochaines luttes.

Les grévistes de Continental n'ont pas été assez forts pour faire céder la direction sur les salaires, mais leurs revendications demeurent et sont d'autant plus justifiées que la direction a annoncé plus de 70 millions d'euros de bénéfices pour 2011, et que le groupe Continental compte lui aussi sur une progression du chiffre d'affaires et des bénéfices.