À la préfecture d'Évry, les étrangers se pressent par centaines tous les jours pour renouveler leurs papiers. L'attente commence au coeur de la nuit. Au petit matin, la préfecture distribue 150 tickets... aux quelque 600 personnes présentes chaque jour. Les chanceux ont alors gagné le droit de faire la queue de l'autre côté des grilles, où ils reçoivent de nouveaux tickets. Mais il arrive souvent que cela ne serve à rien et il faut alors revenir le lendemain, voire le surlendemain, pour un nouveau parcours du combattant, attendre encore et toujours des heures en plein air, sans pour autant être assuré d'être reçu.

Certains travailleurs étrangers ont ainsi été obligés de poser des congés auprès de leurs employeurs pour pouvoir faire renouveler leur carte de séjour. Après des heures et des heures d'attente dans des conditions épouvantables, sans endroit pour s'asseoir, sans abri, sans hygiène, des bousculades et des heurts éclatent régulièrement.

S'il y a tant de monde à Évry, c'est que plusieurs centres d'accueil ont été récemment fermés. Dès lors, les étrangers viennent à la préfecture de l'Essonne pour renouveler leurs papiers ou même signaler un simple changement d'adresse. Et cette situation ne pourra qu'empirer puisqu'il est prévu de fermer les autres centres du département. Tous seraient regroupés à Évry ou à Palaiseau, la sous-préfecture.

L'État n'a nullement l'intention de mettre un terme à cette situation dégradante pour les étrangers. Ses représentants locaux l'organisent même, appliquant à la lettre la politique du gouvernement Sarkozy-Guéant, faite de tracasseries administratives, de brimades et d'expulsions. Ce serait pourtant le minimum que ces étrangers qui viennent à Évry pour renouveler leurs papiers, qui travaillent et payent leurs impôts en France, soient accueillis dignement !