Proche-Orient : Rien de changé dans la politique de l'impérialisme américain25/05/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/05/une-2234.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C165%2C227_crop_detail.png

Dans le monde

Proche-Orient : Rien de changé dans la politique de l'impérialisme américain

Ceux qui avaient cru percevoir une inflexion dans la politique américaine à l'égard d'Israël avec l'évocation par Obama, jeudi 19 mai, d'un État palestinien dans les frontières de 1967 ont dû rapidement déchanter. Son second discours, prononcé le 23 mai devant l'Aipac, l'équivalent américain du CRIF français, a mis quelques points sur les « i », afin qu'aucun doute ne subsiste : la politique américaine est et restera inchangée.

Mais à bien écouter ce qu'avait dit Obama, y compris dans sa première intervention, il n'y avait aucun doute concernant la politique américaine au Proche-Orient, toujours faite de soutien indéfectible à Israël et de demandes inacceptables posées aux Palestiniens. Ainsi, la référence aux frontières de 1967 était assortie de tant de conditions qu'elle était d'emblée démagogique et sans consistance. Car que pouvait bien signifier cette demande faite aux Palestiniens de prendre en compte « les nouvelles réalités », si ce n'est d'accepter les colonies israéliennes de peuplement qui s'étendent, faisant de la Cisjordanie un territoire mité où les Palestiniens voient leurs zones de résidence et de travail se restreindre inéluctablement ? Y compris dans son premier discours, Obama s'est bien gardé de prononcer une seule fois le mot de « colonies » afin de ne pas déplaire aux gouvernants israéliens, alors qu'il ne s'est pas gêné pour, entre autres, dire aux Palestiniens qu'ils devaient reconnaître Israël comme « État juif ».

Cette demande fut formulée pour la première fois par Sharon en 2003 lors de pourparlers sur les propositions contenues dans la Feuille de route américaine devant permettre une reprise des négociations avec les Palestiniens. Le gouvernement israélien émit alors des réserves vidant la Feuille de route de tout contenu, comme celle concernant la reconnaissance d'Israël en tant qu'État juif. Depuis, cette exigence est sans cesse renouvelée et s'accompagne au sein même d'Israël de législations de plus en plus discriminatoires à l'égard des citoyens non juifs du pays, qui représentent tout de même plus de 20 % de la population.

Et puis, surtout, Obama s'est dit fortement opposé à la reconnaissance d'un État palestinien par l'ONU en septembre prochain, comme le voudrait Mahmoud Abbas. Une telle reconnaissance n'obligerait en rien Israël mais le mettrait en situation plus difficile, soulignant davantage son rôle d'agresseur d'un État internationalement reconnu.

Si la volonté des dirigeants américains était de contraindre Israël à modifier sa politique et à accepter à ses côtés un État palestinien, une telle reconnaissance préalable serait un réel moyen de pression. Mais de cela il n'est pas question pour Obama qui ne fera rien qui puisse ne serait-ce qu'égratigner le principal et le plus fiable des alliés de l'impérialisme américain dans la région.

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