Le 27 juin, nous étions plusieurs centaines de machinistes (conducteurs de bus de la RATP) à manifester au siège de la RATP contre le projet de la direction d'allonger de 53 minutes par jour la moyenne de travail.

Sur une année, cela représenterait l'équivalent de quelque 25 jours travaillés en plus et un gain de productivité équivalant à plus de 1 500 machinistes sur les 13 000 existants. Autant dire qu'il s'agirait d'une accélération de la baisse des effectifs des conducteurs de bus en cours depuis deux ans.

Des délégations sont venues des 23 dépôts de bus de la région parisienne, avec beaucoup de trompettes, pétards, drapeaux, pour que la direction entende et voie que nous ne la laisserons pas faire.

Si certains d'entre nous étaient sceptiques au départ, devant un projet qui leur paraissait trop énorme pour être vrai, ils réalisent de plus en plus aujourd'hui que c'est sérieux. D'ailleurs la direction a affiché sur le site Réseaubus, que consultent tous les machinistes pour connaître leurs horaires de service, une note disant qu'après la première réunion du 27 juin elle entend parvenir à ses fins par le... « dialogue social » avec les organisations syndicales. En attendant, elle a répété que son projet vise à mettre le réseau bus de la RATP au niveau de la compétitivité avec les autres groupes privés du transport de voyageurs. Et pour cela elle prévoit d'aligner vers le bas les conditions de travail. La direction a également affiché une note disant qu'elle déposerait plainte pour les violences et les dégradations qu'elle aurait constatées, lors du rassemblement du 27 juin.

Les menaces ne changent rien au fait que nous refusons de laisser démolir nos conditions de travail, et notre vie avec, à coup d'horaires en deux parties sur une amplitude pouvant atteindre 13 heures, des services bien plus longs en semaine et le week-end.

Les participants sont revenus contents de la manifestation du 27 juin et sont prêts à poursuivre et intensifier leurs efforts pour contrecarrer les manoeuvres et le projet du patron. À l'issue de la journée, la direction a annoncé qu'elle repoussait de six mois l'ordre du jour visant à proposer une modification de l'accord sur les 35 heures pour les machinistes. Reste à le lui faire remballer, tout simplement !