Française de Mécanique -- Douvrin (Pas-de-Calais) : Toujours des bras en moins31/08/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/09/une2248.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Française de Mécanique -- Douvrin (Pas-de-Calais) : Toujours des bras en moins

La Française de Mécanique a perdu ces huit dernières années plus de deux mille salariés. La Fonderie qui employait huit cents travailleurs a été fermée progressivement puis complètement rasée ; des centaines d'autres sont partis et n'ont, bien sûr, pas été remplacés. À cela s'est ajouté, il y a deux ans, un plan de « départs volontaires » qui s'adressait plus particulièrement à des techniciens et cadres.

La moyenne d'âge approchant 48 ans, beaucoup de salariés attendent la retraite avec d'autant plus d'impatience et de difficultés que la diminution du nombre de postes s'est traduite par une augmentation de la charge de travail pour ceux qui sont restés.

Les embauches se font donc au compte-gouttes et les deux cents ou trois cents intérimaires auxquels il faut ajouter les CDD, les contrats professionnels, les apprentis, les sociétés extérieures, qui espéraient être un jour embauchés, ont vu les annonces de fermeture de Sevelnord (à 50 km) et les premières mutations de salariés de là-bas vers la Française de Mécanique comme une menace pour leurs espoirs d'embauche.

Les réorganisations des lignes de fabrication se succèdent en amenant des suppressions de postes, les conditions de travail devenant alors toujours plus dures pour ceux qui restent. Pour faire des économies, les stocks de pièces sont maintenus au strict minimum avec des ruptures d'approvisionnement inévitables. Les effectifs de la maintenance ont eux aussi fondu, rendant les pannes plus fréquentes. Alors pour produire, la direction multiplie les heures supplémentaires. Dans ces conditions, pour adapter au mieux le nombre de bras au nombre de moteurs à produire, l'organisation des postes de travail a été revue pour faciliter le passage des salariés d'un poste à un autre. Du coup, des ateliers entiers fonctionnent avec des opérateurs qui travaillent sur plusieurs postes. Moins il y a d'ouvriers dans l'atelier et plus les distances à parcourir s'allongent, comme la fatigue en fin de journée.

Les nouveaux moteurs, puissants et chers, se vendant moins bien que prévu, la production des petits moteurs anciens sur de vieilles lignes de fabrication a été maintenue et continue même à se développer. C'est le cas pour l'usinage de pièces à destination de l'Iran ou du Brésil. La direction souhaite maintenant développer l'assemblage de moteurs bas prix pour l'Europe.

Personne ne se plaint de voir ces productions continuer, d'autant que Renault a annoncé dernièrement que la nouvelle génération de moteurs, devant prendre la place de celui fabriqué à la Française de Mécanique, serait finalement produite en Espagne et en Roumanie.

De nouvelles lignes de production sont en préparation pour démarrer d'ici deux ans la fabrication d'un nouveau petit moteur pour PSA. La direction a déjà annoncé que cette activité, qui emploierait à terme environ 300 personnes, ne justifiait pas de nouvelles embauches.

Elle fait comme si ce nouveau moteur allait compenser les emplois perdus. Mais les emplois continuent à baisser, les cadences à augmenter. Un système de fous, qu'il faudra bien remettre en cause.

Partager