À l'Usine Moteurs, dès la reprise du travail mardi 16 août, la production était fortement désorganisée : il faut dire que la direction avait profité de la fermeture pour changer tout le système de gestion de la production. Dès le mercredi 17, il y avait déjà plusieurs centaines de moteurs de retard.

Comme d'habitude, la direction a tout de suite fait appel à des volontaires pour effectuer des heures supplémentaires. Mais comme ça ne suffisait pas, elle a convoqué un CE extraordinaire lundi 22 août, où elle annonçait deux samedis travaillés, cette fois-ci obligatoires, en équipe du matin et du soir. Le travail du samedi après-midi étant très impopulaire, elle a modifié sa décision, remplaçant l'équipe du soir du samedi par des heures supplémentaires jusqu'à minuit les mardis, mercredis et jeudis pendant d'autres semaines, au volontariat, mais en menaçant de rétablir le samedi après-midi s'il n'y avait pas assez de volontaires.

Depuis le début de l'année, de nombreux intérimaires sont revenus travailler à l'usine, mais la direction intensifie les charges de travail et multiplie les heures supplémentaires. Et, les salaires étant toujours très bas, de nombreux travailleurs y trouvent un moyen d'augmenter un peu leur revenu.

Malgré tout, une partie des ouvriers pensant que cinq jours par semaine ça suffisait, un appel à faire grève le samedi du travail obligatoire a été lancé par la CGT, pour exiger plus de personnel, l'embauche des intérimaires et des augmentations importantes de salaire.

La direction a bien tenté de dissuader les grévistes en disant que ceux-ci « se montreront insensibles à la détresse dans laquelle l'usine se trouve vis-à-vis de ses clients ». De la part des dirigeants de l'usine qui sont insensibles aux bas salaires et au développement du travail précaire, ça a fait sourire plus d'un futur gréviste. Dans la même semaine, le groupe Volvo, qui contrôle Renault-Trucks, annonce un bénéfice record au 2e trimestre et ceux qui ont un emploi doivent travailler de plus en plus alors que le nombre de chômeurs augmente de mois en mois : il faut vraiment augmenter les salaires et partager le travail entre tous.