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- Lutte ouvrière n°2253
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Dans les entreprises
GPV -- Davézieux (Ardèche) : Non aux licenciements !
Fin septembre, 225 salariés de GPV à Davézieux, en Ardèche, se sont vu confirmer leur licenciement.
Après des mois d'incertitude, GPV, qui fabrique des enveloppes, a été mis en faillite en juin dernier par son principal actionnaire, le Crédit mutuel. GPV possédait des usines dans plusieurs pays d'Europe, dont trois en France. Des centaines de salariés risquaient d'être jetés à la rue, ceux de Davézieux étant les plus menacés.
Le prétexte avancé est la baisse de la demande en enveloppes due à la concurrence d'Internet. Tout en dénonçant les licenciements, des dirigeants politiques locaux, comme le député maire PS d'Annonay, l'ont repris à leur compte. Mais les ouvriers de GPV ne croient pas aux arguments de la direction : « En trente-deux ans de boîte nous n'avons pas eu un seul jour de chômage, alors du travail, il y en a. » Ils rendent responsable l'actionnaire, qui depuis des années n'investissait plus et ne cherchait pas de solution. Aussi les machines se sont détériorées, rendant le travail de plus en plus pénible et entraînant des TMS (troubles musculo-squelettiques) pour les salariés. Avec le blocage des salaires, la plupart ont été rattrapés par le smic. L'usine a été pressée comme un citron avant que les patrons ne s'en débarrassent.
Deux repreneurs étaient intéressés. L'un voulait bien maintenir 79 emplois, mais imposait en échange une flexibilité à outrance, l'augmentation à 37 heures du temps de travail et la baisse des salaires. Bien sûr, les ouvriers de GPV n'en voulaient pas. Mais ils ne voulaient pas plus du repreneur Mayer-Kuvert, finalement choisi par le tribunal administratif, qui garde les usines d'Alsace et de Roanne, mais arrête la production en Ardèche, ne maintenant que 25 postes de bureau jusqu'en 2013.
Depuis la fin de l'été, les salariés de GPV ont manifesté à plusieurs reprises, en particulier devant le Crédit mutuel à Valence. Et depuis le 19 septembre ils occupent leur usine, où est stocké le papier, refusant de perdre leurs emplois alors que le Crédit mutuel ou Mayer-Kuvert (2 600 employés dans vingt-trois pays) auraient largement les moyens de maintenir les emplois et les salaires.
Leur colère est d'autant plus grande que des militants syndicaux ont été assignés au tribunal sous le prétexte « d'entrave au travail » ! Ceux qui se battent contre leur licenciement sont menacés par la justice, pendant que les licencieurs sont libres de priver des centaines de femmes et d'hommes de leur salaire.
Les ouvriers de GPV réclament maintenant 30 000 euros d'indemnité de licenciement. Ce serait bien la moindre des choses.