Malaise enseignant : La politique gouvernementale responsable19/10/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/10/une2255.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Malaise enseignant : La politique gouvernementale responsable

Le suicide d'une professeure de mathématiques, qui s'est immolée par le feu jeudi 13 octobre dans un lycée de Béziers, a provoqué beaucoup d'émotion parmi les enseignants. « Puisse ce geste désespéré faire réfléchir à la manière dont l'Éducation nationale est gérée aujourd'hui », ont déclaré ses collègues.

Le lendemain, un employé du lycée de Cachan, dans le Val-de-Marne, se suicidait en se défenestrant, et un autre enseignant « pétait les plombs » à Bourges, tuant une policière à coups de sabre.

Ces trois faits-divers sont, heureusement, des actes exceptionnels, mais ils n'en sont pas moins symptomatiques du malaise qui s'étend dans le monde enseignant. À propos de l'enseignante de Béziers, il a été dit que son geste aurait été causé par des problèmes dans sa vie personnelle mais, en choisissant de se tuer à l'intérieur du lycée, elle a voulu montrer qu'elle ne supportait plus la tension liée à son travail.

Il n'existe pas de statistiques fiables concernant le nombre de suicides parmi les enseignants, puisque cette profession ne dispose pas de médecine du travail. Une étude de l'Inserm datant de 2002 avance le chiffre de 39 cas sur 100 000. Depuis, le contexte s'est nettement dégradé et le monde enseignant vit de plus en plus mal cette dégradation, due en grande partie aux suppressions de postes et à la surcharge de travail qui en découle, mais aussi à l'appauvrissement général des enfants dans les milieux populaires.

Même des enseignants chevronnés ont du mal à faire cours, face à des jeunes qui connaissent de plus en plus de difficultés sociales et matérielles, et dont le niveau et l'attention baissent. Ces difficultés peuvent apparaître insurmontables à de jeunes professeurs lancés sans formation devant ces classes et qui, de ce fait, sont chaque année plus nombreux à démissionner. Tout comme elles le deviennent pour des enseignants fragiles et dépressifs qui devraient être en congé maladie, mais que les rectorats obligent à retourner devant des classes, même si c'est à mi-temps comme il semble que cela ait été le cas pour la professeure de Béziers, car il manque des enseignants.

Dans ces conditions, les regrets et les témoignages de solidarité de Luc Chatel ouvrent une nouvelle fois le bal des hypocrites. Ces ministres n'ont que faire des drames humains qu'ils alimentent tous les jours.

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