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Leur société
Budget de la Sécurité sociale : Les crapuleries du gouvernement
Mardi 25 octobre, les députés ont commencé la discussion du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2012. Pour l'année en cours, le déficit du régime général - celui qui couvre les salariés pour la maladie, la vieillesse, les accidents du travail et la famille - s'élève à 18,2 milliards d'euros dont plus de la moitié (9,6 milliards) pour l'Assurance maladie.
Pour l'année prochaine, le gouvernement a prévu de ramener ce déficit à 13,9 milliards d'euros pour le régime général (dont 5,9 milliards pour l'Assurance maladie). Sans surprise, c'est dans la poche des assurés qu'il compte trouver les presque 5 milliards de différence.
D'abord, le gouvernement va piquer dans la poche des vieux travailleurs, car c'est en 2012 que commence à s'appliquer la réforme des retraites. Au 1er janvier prochain, les travailleurs nés en 1952 devront attendre d'avoir 60 ans et huit mois pour toucher leur pension. Autant de gagné pour la caisse retraite, au mépris des conditions de vie des plus exploités.
Et puis c'est la santé des classes populaires qui est dans le collimateur. Très officiellement, l'Objectif national des dépenses de l'Assurance maladie (ONDAM), qui fixe la progression des dépenses pour l'ensemble du système de soins, a été fixé à la baisse, imposant de réaliser 2,2 milliards d'économies. Ainsi donc, alors que la population grandit et que les progrès médicaux devraient permettre une amélioration des soins pour tous, le gouvernement décide que les dépenses de l'Assurance maladie doivent baisser. En conséquence, ceux qui n'ont pas les moyens de se payer une mutuelle se soigneront moins. Et ils seront de plus en plus nombreux, puisque le gouvernement a décidé de doubler la taxe sur les complémentaires santé (elle passe de 3,5 à 7 %), d'où une augmentation des tarifs qui rendra impossible l'accès à une telle complémentaire pour une partie de plus en plus grande des classes populaires.
La liste n'est pas close des mesures qui vont se traduire par une détérioration de la santé des plus démunis. Telle la décision qui devrait être prise de dérembourser ou de baisser le taux de remboursement de centaines de médicaments. Tel aussi le nouveau mode de calcul des indemnités journalières (60 % du salaire net au lieu de 50 % du salaire brut) qui va ponctionner le revenu (40 euros de moins pour un smicard arrêté en maladie pendant un mois) de ceux qui ont les plus faibles protections et les maladies les plus graves. Et c'est sans compter les taxes dites, « comportementales » par le gouvernement, qui vont être augmentées sur les boissons alcoolisées et le tabac, et celle sur les sodas.
De crapulerie en crapulerie et de mesquinerie en mesquinerie - car toutes ces mesures ne se chiffrent qu'en centaines de millions d'euros - le gouvernement pique toujours dans la poche des mêmes pour mieux financer - mais cette fois par milliards d'euros - ceux qui sont gavés de richesses.