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- Lutte ouvrière n°2257
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Chute d'une cabine d'ascenseur à Paris : Sécurité descendante et profits montants
La chute sur six étages d'une cabine d'ascenseur le 27 octobre, dans un immeuble HLM de Paris, a fait trois blessés (une mère et ses deux enfants), rappelant les risques concernant ces installations. Et malheureusement, ce n'est pas une surprise. Les tours des HLM (mais pas seulement) ont de nombreux ascenseurs en mauvais fonctionnement, en panne, en travaux, etc.
Les accidents d'ascenseurs sont très fréquents et variés : porte s'ouvrant mal et quelquefois dans le vide, cabine n'arrivant pas exactement au bon niveau, etc.Bien sûr, et c'est encore heureux, les chutes sont rares : en principe, il existe dans toutes les installations un dispositif anti-chute appelé parachute, qui empêche la cabine de tomber. Le délégué général de la Fédération (patronale) des ascenseurs à qui on posait la question « Le risque de chute de la cabine existe-t'il ? », avait même répondu : « Cela ne se voit que dans les films ! »
Eh bien le (mauvais) film s'est quand même déroulé car il semble bien que le fameux parachute n'a pas fonctionné. Les résidents de cet immeuble parisien n'avaient pourtant cessé de se plaindre, depuis pas mal de temps, du dysfonctionnement de leur ascenseur, qui faisait un bruit épouvantable et inquiétait tout le monde. Des réparateurs étaient venus, mais sans résultat évident, jusqu'à la chute et l'accident.
Aujourd'hui, l'office HLM rejette la responsabilité sur l'ascensoriste chargé de l'entretien, qui qualifie l'accident de « totalement inexplicable ».
Seulement une enquête municipale, menée sous la direction du président du groupe PCF à la mairie de Paris, dénonçait en mai 2010 l'insuffisance de l'entretien des ascenseurs de la capitale. Et son auteur fait remarquer : « Il y a quinze ans, un technicien se chargeait de l'entretien de 50 ascenseurs. Aujourd'hui il en surveille 100 (...) les ascensoristes sont en sous-effectif. Les visites de contrôle sont trop rapides. » Et Paris n'est probablement pas la ville la moins bien traitée du pays.
Les quatre « majors » internationaux des ascenseurs, Otis, ThyssenKrupp, Kone et Schindler, réalisent de plantureux bénéfices. Schindler, groupe basé en Suisse, et qui était chargé (par sous-traitant interposé) de l'entretien de l'immeuble parisien où s'est déroulé l'accident, a fait 711 millions d'euros de bénéfices en 2010.
Les ascensoristes se font payer très cher pour des entretiens et réparations pas toujours bien effectués. De gros profits d'un côté, cela veut dire des accidents de l'autre.