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- Lutte ouvrière n°2259
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Leur société
Affaire de Tarnac : Encore le manque de formation des policiers ?
Une information judiciaire vient d'être ouverte pour faux et usage de faux en écriture publique, accusant la police antiterroriste d'avoir rédigé un procès-verbal mensonger incriminant Julien Coupat et ses amis du « groupe de Tarnac » dans le sabotage d'une ligne de TGV, en novembre 2008.
Quelques jours après qu'un morceau de ferraille eut été lancé sur un cable électrique alimentant la ligne de TGV, la police arrêtait une dizaine de personnes, les accusant d'association de malfaiteurs en vue d'une entreprise terroriste. Rien que ça ! Michèle Alliot-Marie, alors ministre de l'Intérieur, s'était félicitée des résultats obtenus par les policiers qui avaient mis la main sur un groupe « anarcho-autonome » qui, à l'en croire, aurait menacé la sécurité de l'État depuis leur épicerie du village de Tarnac.
Relevant les incohérences du procès-verbal, les avocats du groupe de Tarnac mirent en cause sa véracité. Une reconstitution des faits à partir des témoignages des policiers qui suivaient depuis plusieurs mois Julien Coupat et sa compagne montra, entre autres affabulations, qu'ils auraient dû rouler à 160 km/h en pleine nuit sur des petites routes de campagne pour s'en tenir à la chronologie établie par la police.
Julien Coupat et Yldune Levy ont effectué six mois de prison, tous les membres du groupe ont fait l'objet de brimades administratives et ils risquent toujours la cour d'assises, à cause d'un dossier bidonné dans le but de faire valoir l'efficacité de la police et la détermination d'une ministre. Efficaces pour flairer des terroristes là où il n'y a qu'un groupe de copains, leur efficacité n'est pas allée jusqu'à savoir boucler un dossier cohérent.