Le laboratoire suisse Novartis a publié le 25 octobre ses résultats pour le troisième trimestre, en saluant son « excellente performance financière » : un bénéfice net progressant de 7 % à 1,79 milliard d'euros et un chiffre d'affaires en hausse de 18 %.

Le laboratoire annonçait dans la foulée 2 000 suppressions d'emplois, dont 1 100 en Suisse : 760 à Bâle et 320 à Nyon dans le canton de Vaud, où le site de production sera fermé. Près de 12 500 travailleurs sont employés chez Novartis en Suisse. Au total, un salarié sur douze devrait perdre son poste dans le pays. Le deuxième pays touché par ces mesures sera les États-Unis.

Pour se justifier, Novartis invoque la crise mondiale de la dette, des expirations de brevets, la pression des prix sur les médicaments ou encore un franc suisse trop fort. Ne manquant pas de culot, il se permet même de déclarer que ces mesures seraient nécessaires à sa mission « qui est de fournir des médicaments innovants aux malades ». Mais qui pourrait croire que ce n'est pas, au contraire, la recherche du profit qui guide les décisions de la direction de Novartis ?

Mille travailleurs ont manifesté à Bâle samedi 29 octobre, à l'appel du syndicat suisse UN1A. Ils ont parcouru le centre-ville avec une banderole sur laquelle s'affichait le slogan « Sauver les places de travail au lieu de maximiser les profits ».

Après les suppressions d'emplois chez Swissmetal, Harlan et Huntsmann, l'annonce de Novartis a choqué. D'autres manifestations devraient suivre, tellement cette annonce suscite indignation et colère.