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- Lutte ouvrière n°2266
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Dans les entreprises
Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) : La colère des femmes de ménage
Depuis septembre, les femmes qui font le ménage dans les bâtiments publics de la ville d'Aulnay s'inquiètent du changement dans leurs conditions de travail (nombre d'heures, charge de travail...). En effet le bruit court depuis quatre mois que la mairie réduit le volume global d'heures de ménage. Mais personne ne sait précisément à quelles heures elle veut toucher.
Mardi 3 janvier, elles ont envahi la mairie à 70 pour être reçues par le maire socialiste, Gérard Ségura. Cette fois, il n'a pas pu faire la sourde oreille devant les femmes qui ont envahi les couloirs aux cris de « Segura, on est là et on bouge pas » et y ont accroché leurs affiches préparées la veille : « S'il faut faire des économies, ce n'est pas sur notre dos », « Mairie, si vos caisses sont vides, ce n'est pas à nous de vous les remplir », « Nettoyer 600 m² à l'heure : pas d'économie sur l'hygiène dans les écoles » et aussi « Mairie et TFN : qui se ressemble s'assemble », TFN étant leur nouveau patron.
Depuis septembre, la mairie, l'ancien patron et le nouveau se renvoient la balle sur tous les problèmes rencontrés par les femmes dans leur travail, comme la remise en cause du nombre d'heures de ménage, le manque de matériel, le non-paiement des heures, et ce qui a mis le feu aux poudres : les mutations aux quatre coins de la banlieue parisienne d'une trentaine de femmes qui travaillent depuis des années sur Aulnay. Mais celles-ci ne se sont pas trompées de cible et sont allées demander des comptes à la mairie sur ses économies budgétaires. Elles lui ont au passage rappelé qu'elles votent et que nombre d'entre elles avaient activement fait campagne pour son élection dans les quartiers ouvriers d'Aulnay. Le maire a été contraint de recevoir l'ensemble des femmes dans la salle du Conseil municipal et de prendre certains engagements sur leurs revendications.
Il leur a également suggéré d'aller manifester devant leur nouveau patron, TFN, à Poissy, ce qui était de toute façon dans leurs intentions. Mais elles ont alors saisi la balle au bond et demandé (et obtenu) des cars pour se rendre sur place.
Fières de s'être fait entendre, elles qui se taisaient depuis des années, elles ont déjà prévu de se réunir dès le lendemain pour organiser la suite des événements.