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Dans le monde
États-Unis : Obama annule d'un trait de plume les droits des citoyens
Nous publions ci-dessous la traduction d'un extrait d'un article du bimensuel trotskyste américain The Spark N° 907.
Le 31 décembre 2011, le dernier jour de l'année, le président Obama a apposé sa signature sur le National Defense Authorization Act (NDAA) de 2012 -- annulant, à nouveau, le Bill of rights, cette Déclaration des droits des citoyens américains de 1779.
Le NDAA comprend des articles qui autorisent la détention pour une durée indéterminée et la torture de citoyens américains par l'armée américaine ! Autrement dit, un citoyen américain peut, lui aussi, maintenant « disparaître » comme dans n'importe quelle république bananière.
S'il est détenu par les militaires, un citoyen est totalement privé de droits. Aucun droit de connaître les charges portées contre lui ; pas le droit de savoir de quoi il est accusé ; aucun droit à un procès, encore moins devant un jury, pas même un procès expéditif ; pas le droit à un avocat ; pas le droit de garder le silence -- absolument aucun droit civique quel qu'il soit. Quelqu'un peut être maintenu en prison pour le reste de sa vie sans aucune preuve contre lui.
Bien que Barack Obama ait tenté d'en esquiver la responsabilité, ces dispositions ont été spécifiquement demandées par son administration, comme l'a annoncé au Sénat le sénateur Carl Levin.
Le NDAA prend la suite de l'infâme loi dite Patriot Act signée par le président Bush. Non seulement le téléphone d'un citoyen américain peut être écouté et ses lectures en bibliothèque surveillées, mais maintenant, s'il est surpris à parler au téléphone à une « mauvaise personne » ou s'il lit de « mauvaises lectures », un citoyen peut être accusé d'avoir perpétré un acte « belliqueux » et peut donc « disparaître », détenu par les militaires -- aussi longtemps que l'armée et son commandant en chef le souhaitent.
On nous dit que cette loi est antiterroriste. Si cela était le cas, le gouvernement n'en n'aurait pas besoin ! Il y a déjà énormément de lois parfaitement utilisables contre toute forme possible de terrorisme. Non, cette loi est faite sur mesure pour être utilisée contre les manifestations à venir et contre les révoltes populaires.