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- Lutte ouvrière n°2279
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Contrôleurs aériens : Grève réussie contre une politique dangereuse
Lundi 2 et mardi 3 avril, les contrôleurs de la navigation aérienne étaient appelés à faire grève. Le gouvernement, bien placé pour savoir quel rejet provoque sa politique de mise en pièces du service public, avait prévenu d'emblée qu'il y aurait des « perturbations ». Pour une fois, il n'a pas menti : de nombreux vols intérieurs ont dû être annulés, jusqu'à 20 % sur Orly. Cela a même parfois affecté des vols internationaux comme à Nice, Toulouse ou Marseille, alors que seul l'espace aérien domestique était touché par cette grève contre un projet de réorganisation du contrôle aérien qui serait un véritable désastre en termes de sécurité et d'emplois.
Avec des différences selon les régions, cette grève a globalement été un succès, compte tenu du fait que de nombreux contrôleurs aériens avaient été réquisitionnés. Au nom d'un service prétendu « minimum » à assurer, la DGAC (Direction générale de l'aviation civile) avait même, en certains endroits, requis plus de la moitié du personnel.
Là, parce qu'ils craignaient les réactions des contrôleurs, la tutelle et le gouvernement ont, chose exceptionnelle, vu large en matière de personnel. Depuis trois ans en effet, le contrôle aérien a perdu 500 emplois. Et il est programmé qu'il en perdra 200 en rythme annuel, du fait des mêmes raisons d'économies sur le dos du personnel que dans la santé, l'éducation, la poste et autres services publics, où l'on ne remplace plus qu'un départ à la retraite sur deux.
Le comble est que les autorités invoquent ce manque de personnel, qu'elles provoquent méthodiquement, et les risques qu'il fait peser sur la sécurité du transport aérien, pour vouloir fermer la moitié de la trentaine de « centres d'approche », dont les contrôleurs aident les pilotes à s'insérer dans le flux du trafic aérien hexagonal. Cela, bien sûr, avec comme objectif de concentrer le travail actuel sur deux fois moins de centres, avec un personnel lui aussi réduit.
La seule et véritable motivation de ces restructurations, du fait que des aéroports régionaux vont se retrouver sans contrôleurs de l'aviation civile, c'est de faire des économies. Des économies de locaux, de personnel, de salaire, mais surcharge de travail pour le personnel restant, avec ce que cela implique de risques accrus pour les équipages et les passagers des vols concernés.
Une politique véritablement criminelle, contre laquelle les contrôleurs aériens ont mille fois raison de s'élever.