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- Lutte ouvrière n°2281
- Nathalie Arthaud au Zénith de Paris, le 15 avril : Affirmer le courant communiste
Nathalie Arthaud, une candidate communiste
Nathalie Arthaud au Zénith de Paris, le 15 avril : Affirmer le courant communiste
Voter pour ma candidature, c'est affirmer que l'on n'est pas dupe devant ces alternances électorales et qu'il y a parmi les travailleurs des femmes et des hommes conscients d'avoir à se battre par eux-mêmes.
Tous ceux qui voudront affirmer qu'il faudrait refaire un Juin 36 ou un Mai 68 pour imposer l'interdiction des licenciements, des augmentations de salaire, et un contrôle des travailleurs sur les entreprises et sur leur argent, pourront le dire en votant pour moi.
Bien sûr, le vote ne remplace pas les luttes, mais les luttes se préparent dans les têtes.
Avant même qu'une explosion sociale ne crée le rapport de forces nécessaire pour imposer les objectifs vitaux, nécessaires pour protéger les travailleurs, on peut en discuter, les populariser, les mettre dans la tête de ceux qui nous entourent. Cela préparera la suite, qui se déroulera là où tous les changements se décident, c'est-à-dire dans les luttes. Oui ce sera un vote utile.
Maîtriser notre activité économique a pour condition préalable l'expropriation de la classe capitaliste.
Et il faudra commencer par exproprier les banques.
Et pas seulement parce que les banquiers se conduisent comme des irresponsables et qu'ils ont transformé les salles de banque en salles de casino, mais parce que ce sont les banques qui commandent toute l'économie. Prendre la maîtrise des banques, c'est contrôler l'essentiel de l'économie, l'énergie, les transports, la distribution, c'est décider de l'usage fait des capitaux, c'est les orienter dans des investissements utiles à toute la population.
Exproprier les banquiers, c'est-à-dire nationaliser sans indemnité ni rachat et fusionner les banques en un seul établissement de crédit, sera un pas de géant fait en direction de la gestion de toute l'économie par les travailleurs.
Avec l'expropriation des grands groupes du Cac 40, qui font la pluie et le beau temps dans l'économie, les travailleurs pourraient prendre la maîtrise de toute l'économie.
Cela ne sera possible qu'à travers une révolution sociale d'une ampleur comparable à ce qu'a été la révolution de 1789 ou la révolte en Russie en 1917. De telles révolutions ne se déclenchent pas. Elles sont l'oeuvre de millions de personnes lorsque, poussées par leurs conditions d'existence, elles se décident à prendre le mal à la racine et à reprendre leur avenir en mains.
Lors d'une émission récente sur France 2, un journaliste s'est inquiété de savoir si je voulais vraiment d'une lutte qui aille jusqu'à « menacer » la classe capitaliste -- sans doute parce que ce monsieur, directeur de BFM Business, rêve de luttes inoffensives pour les patrons. Et puis, horreur, est-ce que j'étais vraiment pour la « dictature du prolétariat » ?
Alors, pour revenir à cette expression de Karl Marx, j'ajouterais que le régime mis en place par la révolution des exploités sera infiniment plus démocratique, infiniment plus libre que tout ce que l'on connaît dans la société d'aujourd'hui.
Je dis à toutes celles et ceux qui sont fiers d'avoir conservé leurs idéaux communistes, leurs rêves et leurs convictions, qu'ils doivent les exprimer dans cette élection par leur vote.
Et ce vote comptera pour l'avenir.
Car la conscience de classe, la conscience communiste, ne peut pas être suspendue en l'air. Pour la transmettre, pour forger à partir d'une classe ouvrière atomisée une classe consciente de ses intérêts, capable de peser sur la scène politique, puis de disputer le pouvoir à la bourgeoisie, il faut un parti, un véritable parti communiste révolutionnaire. Un parti qui ne cherche pas à s'intégrer dans l'ordre social du capitalisme, ni dans les institutions de la bourgeoisie. Un parti dont l'unique préoccupation soit au contraire, face à chaque crise politique, chaque crise sociale, de renforcer la position de la classe ouvrière en vue de l'objectif clairement affirmé d'exproprier la classe capitaliste et de mettre les richesses et les moyens de les produire à la disposition de ceux qui travaillent.
Et je dis à ceux qui nous ont déjà rejoints et qui ont apporté leur contribution à la campagne électorale : gardons les liens que nous avons tissé entre nous. Car une fois l'élection présidentielle et les élections législatives terminées d'autres combats nous attendent, et des combats bien plus décisifs pour l'avenir. Tous les pas faits en avant dans la construction d'un parti révolutionnaire compteront dans les affrontements futurs avec la classe capitaliste. (...)