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- Lutte ouvrière n°2281
- Nathalie Arthaud au Zénith de Paris, le 15 avril : De l'argent, il y en a
Nathalie Arthaud, une candidate communiste
Nathalie Arthaud au Zénith de Paris, le 15 avril : De l'argent, il y en a
Les journalistes, inquiétés par mon programme, comme si j'allais leur faire les poches, m'ont aussi beaucoup demandé « Mais combien va coûter votre programme ? Est-ce que vous l'avez chiffré ? »
Alors oui, cela coûtera cher à la bourgeoisie, mais pourquoi chiffrer ? Pour que le patronat et ses porte-parole nous disent que ce n'est pas possible, pas réaliste, pas sérieux, qu'il n'y a plus d'argent ? Mais si, de l'argent il y en a !
Quand tous les États ont sauvé les banquiers, fin 2008, ils ont su mettre en quelques jours des centaines de milliards sur la table. Alors que ce n'était dans aucun programme, rien n'avait été prévu et encore moins chiffré ! Autant dire que le problème n'est pas dans le chiffrage, c'est une question de rapport de forces.
La matière explosive s'accumule dans la classe ouvrière. Le moment de la révolte de millions de femmes et d'hommes viendra, tôt ou tard. Eh bien il faut que dans cette révolte les travailleurs aient une politique, qu'ils sachent pour quoi se battre et comment faire pour inverser durablement le rapport de forces avec la classe capitaliste.
La suppression de toutes les lois qui protègent le secret des affaires doit être un objectif essentiel pour les luttes. Les travailleurs ont le droit de connaître tout ce qui se passe dans l'entreprise, les décisions, les projets, les comptes. Il ne faut pas accepter que les dirigeants discutent et tranchent dans le secret des conseils d'administration.
Toute la société a intérêt à ces contrôles, car les grosses entreprises ne se contentent pas d'exploiter leurs ouvriers : elles volent aussi les consommateurs, leurs fournisseurs ou leurs clients quand ils sont moins puissants. (...)
Lever le secret des affaires serait un objectif essentiel lors d'une lutte générale, car elle modifierait le rapport de forces entre le patronat et les travailleurs en donnant de nouvelles armes aux travailleurs. Il en serait fini du chantage patronal, des rumeurs et des fausses informations. Les travailleurs sauraient à quoi s'en tenir, ils pourraient anticiper, s'organiser face aux attaques patronales et prendre l'initiative pour les empêcher de nuire.
La crise actuelle montre clairement que la classe capitaliste, les banquiers, préoccupés par leurs seuls profits privés, sont trop irresponsables à l'égard des intérêts de la société. Mettre en cause leur pouvoir dictatorial sur les entreprises, les soumettre à contrôle, est une nécessité sociale.