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Leur société
Un patron parmi d'autres : Ça plane pour les chasseurs de primes
Le Skylander, en anglais le « tout-terrain du ciel », est un projet d'avion qu'on n'ose dire low cost, bien qu'il se présente comme tel, tant il a coûté de fonds publics.
Avant même que ne décolle le Skylander, s'il décolle un jour, le patron de la société Geci, qui est censée produire ce petit avion tout-terrain de transport de treize passagers ou de fret destiné aux pays pauvres, a écumé le ciel des subventions publiques en tout genre.
« Trois avances remboursables de la région (Lorraine) de 9, 7 et 5 millions d'euros ; une prime au titre de l'aménagement du territoire de 2,5 millions ; une avance remboursable de 7,4 millions ; un crédit d'impôt de recherche de 11 millions », a énuméré un expert en financement d'entreprise dans le Journal du Dimanche du 24 juin. Et d'ajouter que, de la sorte, la société Geci, installée aujourd'hui dans les environs de Metz, « aurait englouti près de 200 millions » de fonds publics.
Est-ce « du jamais vu », comme l'écrit ce journal ? Pas sûr.
Certes le patron de Geci, « avant d'atterrir en Lorraine » avait « testé l'hospitalité de plusieurs collectivités », profitant au passage de leurs largesses, de Saint-Nazaire à Tarbes, puis au Portugal. Et son projet a eu l'appui du « cabinet d'un Premier ministre qui y tenait beaucoup », puis de Nadine Morano, élue UMP de Lorraine devenue ministre de Sarkozy qui, en janvier dernier, lui promettait encore 30 millions au titre du Grand emprunt et autant de la part du Fonds stratégique d'investissement. Ce n'est d'ailleurs peut-être pas fini, car le patron de Geci, qui dit manquer encore de 60 millions, vient de s'adresser pour cela au ministre PS du Redressement productif. Et, croit savoir le Journal du Dimanche, un nouveau « coup de pouce au Skylander pourrait venir du nouveau commissaire général à l'Investissement, Louis Gallois », même si ce monsieur, « qui connaît bien le dossier (...) a longtemps douté du Skylander, qu'il avait baptisé : « la charrette volante «. »
Une charrette peut-être, volante pas sûr, mais pleine de cadeaux comme l'État et les collectivités locales les multiplient au patronat, ça c'est certain. Les gouvernements changent mais, nuages de crise ou pas, le ciel reste dégagé pour ces entrepreneurs chasseurs de primes, crédits d'impôts et subventions de l'État, des régions et autres collectivités locales.