Le PS et le vote des immigrés : Une promesse renouvelable à perpétuité21/11/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/11/une2312.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le PS et le vote des immigrés : Une promesse renouvelable à perpétuité

Lors de sa conférence de presse du 13 novembre, Hollande a officiellement enterré sa promesse -- c'était un des 60 points de son programme -- de donner le droit de vote aux étrangers non européens aux élections locales. Il a servi pour argument le fait qu'il ne possède pas la majorité requise au Parlement pour modifier comme il le faudrait la Constitution.

Quelques jours plus tard, Najat Vallaud-Belkacem, la porte-parole du gouvernement, s'est montrée moins définitive. À certains qui insistaient et demandaient quand Hollande tiendrait sa promesse, elle a promis que ce serait fait « avant la fin du quinquennat ». Sans doute entre-temps avait-elle relu ses grands ancêtres et leurs classiques.

En effet, déjà en 1972, les signataires du Programme commun, dont le PS, avaient promis l'égalité des droits pour les travailleurs immigrés. En 1978, le PS en avait même fait un point de son programme. Plus tard, à la veille de la présidentielle de 1981, Mitterrand avait promis qu'il accorderait le droit de vote aux élections municipales pour les étrangers après cinq ans de présence sur le territoire français. Une fois élu, la promesse avait été abandonnée. L'argument alors utilisé était que « l'état des moeurs » ne le permettait pas.

Puis Jospin remit cela en 2002, exigeant toutefois dix années de présence au lieu de cinq pour avoir le droit de vote aux municipales. N'ayant pas été élu, Jospin n'a pas eu l'occasion de se renier, du moins comme président de la République. Car quelques années plus tôt, quand il était Premier ministre, en mai 2000, alors que l'Assemblée nationale à majorité de gauche avait adopté une proposition de loi constitutionnelle en faveur du droit de vote des étrangers aux élections locales, il se refusa à mettre la proposition à l'ordre du jour du Sénat, sous prétexte qu'il y avait d'autres priorités et que la droite y était majoritaire.

L'avantage des promesses électorales, c'est qu'elles peuvent resservir à chaque élection.

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