Accompagné d'une vingtaine de grands patrons, François Hollande a passé la journée du 12 janvier aux Émirats arabes unis. Le prétexte officiel était un forum international sur les énergies du futur, mais il s'agissait bien entendu de faire progresser les contrats ou les espoirs de contrats des grands groupes français dans ces pays pétroliers.

Total est en cours de renégociation de concession, Dassault n'a pas renoncé à vendre ses Rafale et Areva ses centrales, Bouygues, Suez et Veolia sont sur les rangs pour des contrats géants d'assainissement de l'eau, etc.

Quoique se gargarisant facilement de droits de l'homme sur les tribunes occidentales, les présidents français en visite n'ont jamais eu l'indélicatesse d'aborder ces sujets chez les clients. Non pas que la démocratie soit totalement absente de cette confédération d'émirats. On y vote même, mais les électeurs se limitent strictement à la minorité de nationalité émirate.

Pour les droits des travailleurs, c'est encore plus simple. Officiellement, il n'y a pas de travailleurs dans ces pays, il n'y a que des touristes venus du Pakistan, d'Iran, d'Inde et autres pays de misère, pour donner un coup de main sur les chantiers et les champs pétrolifères. En tant que touristes, il est logique qu'ils ne soient logés que dans des baraquements provisoires et qu'ils n'aient aucun droit, même pas celui de circuler librement et surtout pas celui de faire grève !

Quoi qu'il en soit de ces détails, les échanges commerciaux entre la France et les Émirats montrent un solde positif pour la France de 2,4 milliards d'euros. Le montant des investissements directs des quelque cinq cents entreprises françaises installées sur place et les bénéfices qu'elles retirent de l'exploitation des travailleurs locaux relèvent quant à eux du secret commercial.

Tout cela fait que les relations entre les deux pays sont excellentes, et depuis longtemps. Sarkozy en son temps les a concrétisées par deux vitrines d'exposition permanentes, en sus de l'ambassade : une base militaire et une annexe du Louvre. Hollande continue dans la même veine.