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- Lutte ouvrière n°2342
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Dans les entreprises
RATP : Travailler plus, c'est non !
C'est pour s'opposer à la mise en oeuvre d'une telle politique et au projet de réforme du protocole conduite qu'un mouvement de grève a eu lieu à la RATP, le 3 juin. Il concernait les conducteurs de métro et de RER et a été très suivi dans la partie sud du RER ligne B. Le 6 juin, il y a eu un autre mouvement qui concernait tous les agents RATP. Les revendications portaient sur les salaires – en 2013, l'augmentation prévue n'est que de 0,5 % – et aussi sur les suppressions de postes : 705 postes ont encore été supprimés cette année, aggravant les conditions de travail. Pourtant la RATP annonce un bénéfice net de 266 millions, qui permettrait largement de préserver les salaires et l'emploi.
Le mouvement dans les bus a également été largement suivi, avec des différences tout de même entre les 23 dépôts de la région parisienne. La grève était appelée par la CGT mais, dans un certain nombre de dépôts, des militants d'autres organisations syndicales ont aussi fait le travail pour mobiliser les machinistes. Ces derniers s'opposaient à un nouveau projet de la direction du département Bus concernant le temps de travail. Après une première tentative avortée en juin 2011, où elle voulait faire travailler 53 minutes de plus par jour, elle revient aujourd'hui à la charge en voulant démolir les principales règles organisant les horaires de travail. Par exemple, les services pourraient atteindre 8 heures au lieu de 7 h 30 actuellement, les compensations pour retards sur trajets, fréquents à cause de la circulation, seraient transformées. Les 15 premières minutes de retard ne seraient plus compensées.
La direction a entamé un cycle d'audiences avec les syndicats. Elle y annonce sa volonté de réviser les accords ARTT-35 h et conditions de travail, espérant que la mise en place d'appels d'offres, à partir de 2025, sur toutes les lignes de bus de la région parisienne, vont convaincre le personnel d'accepter ce qui ressemble à un accord compétitivité. Elle donne d'ailleurs un grand écho à la perte d'une navette de quartier dans le 15e arrondissement, que la mairie socialiste de Paris a attribuée à une entreprise privée en justifiant son choix par le coût trop élevé à la RATP.
Cette première mobilisation, assez réussie, a au moins montré que les travailleurs de la RATP ne veulent pas de ces réformes et sont prêts à s'y opposer.