Tour Eiffel – Paris : Deux jours de grève, ça fait du bien !04/07/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/07/une2344.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Tour Eiffel – Paris : Deux jours de grève, ça fait du bien !

Environ 500 salariés se relaient en permanence pour l'accueil des près de 7 millions de touristes qui chaque année visitent la Tour. Si celle-ci est bien un monument public, c'est une société privée, la Sete, qui est chargée de son exploitation. Cette dernière est détenue à 60 % par la Ville de Paris, le reste des actionnaires étant notamment Dexia, LVMH, Eiffage, Unibail.

Parmi les salariés de la Tour, le ras-le-bol était palpable depuis plusieurs mois. Lundi 24 juin dernier, une journée de négociations entre CGT et direction tournait court. Aussitôt, la CGT, qui avait depuis cinq jours déposé un préavis de grève, confirmait qu'elle appelait les 300 salariés de la Sete à une AG dès le lendemain matin. Dès 7 h 30 mardi 26, la grève était votée, empêchant aussitôt l'ouverture du monument à 9 heures. Le lendemain, une nouvelle AG votait la poursuite du mouvement pour la journée. Les salariés des entreprises sous-traitantes – sécurité, restaurants, nettoyage – n'étaient pas appelés à se joindre à la grève.

Déjà en avril dernier, à l'initiative de l'intersyndicale, des AG s'étaient tenues et avaient rassemblé une grande majorité des employés, c'est-à-dire les équipes de la technique, de l'accueil, des caisses et de la prévente. À cette occasion, le mécontentement perceptible au quotidien s'était exprimé et l'idée d'une grève avait commencé à germer, idée que seule la CGT soutenait.

À l'origine du ras-le-bol, il y a notamment l'arrêt total pour travaux d'un des trois ascenseurs principaux de la Tour, travaux qui, au lieu des deux ans prévus, sont en train de passer à cinq ans. Conséquence pour les travailleurs : la prime liée au nombre de visiteurs est en baisse et les conditions de travail se dégradent à cause de la surexploitation des deux autres ascenseurs et de l'augmentation des files d'attente.

La grève a été un succès : plus de 90 % des salariés ont arrêté le travail. Du coup, le monument a été totalement fermé aux touristes. Mardi et mercredi derniers, les AG du matin ont rassemblé chaque fois plus de 100 personnes venues de toutes les équipes, y compris celle en repos.

Mercredi soir, lors d'une nouvelle AG, la CGT a proposé de mettre un terme au mouvement, suite à l'obtention de trois CDI à l'accueil, du remplacement automatique des longues absences à la technique, de six jours de repos supplémentaires aux caisses, du déblocage de la participation, soit 5 000 euros pour un temps plein, plus une prime de 1 000 euros au titre du préjudice subi en 2012. La reprise du travail a été votée pour le lendemain, 28 juin.

Au final, les grévistes, qui étaient ravis de se retrouver tous ensemble, ont montré avec fierté qu'à travers leurs réflexes de solidarité, ils sont capables de tenir tête à la direction tout en envoyant un message clair à la mairie donneuse d'ordres. En effet, fin 2015, la mairie remettra en jeu la concession pour une nouvelle période de dix ans. À cette occasion, tous peuvent craindre une dégradation des contrats de travail. Les salariés sont donc conscients que cette grève n'est qu'une étape et qu'il est important de se préparer pour ces prochaines échéances.

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