Tour de France de Hollande, plan de cohésion urbaine : Poudre aux yeux gouvernementale08/08/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/08/une2349.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Tour de France de Hollande, plan de cohésion urbaine : Poudre aux yeux gouvernementale

Avant Auch et Périgueux, et après Dunkerque et Arles, la caravane présidentielle a fait étape mercredi 31 juillet à Clichy-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis. Et, comme pour le Tour de France, cette caravane de Hollande est surtout publicitaire, distribuant petites phrases et gadgets.

À Clichy, Hollande a fait déplacer foule, journalistes et hommes politiques pour qu'ils assistent à la signature d'un seul et unique CDI entre un jeune Clichois de 21 ans et une entreprise locale d'électricité. Voilà qui devait relancer le nouveau dispositif gouvernemental pour l'emploi des jeunes, les « contrats francs ». Ce dispositif prévoit de verser 5 000 euros en deux fois aux entreprises qui embaucheraient en CDI un jeune de moins de 30 ans en recherche d'emploi depuis un an et résidant dans une zone sensible urbaine.

Samedi 3 août à Auch dans le Gers, Hollande a annoncé son intention de plus que doubler le nombre des emplois francs prévus pour 2013. Pour le moment, il s'agit d'augmenter l'objectif qui était de 2 000 et qui passe à 5 000, et sans doute de tenter de masquer l'échec relatif du précédent plan. En effet ce sont 20 000 emplois d'avenir qui ont été signés sur les 100 000 promis.

Vendredi 2 août, le ministre de la Ville François Lamy a pris le relais des annonces creuses, avec son projet de loi de cohésion urbaine dans lequel s'inscrivent les emplois francs. Il a parlé d'un « recentrage » des aides sur 1 200 territoires pauvres, désignés désormais par un sigle unique QP, quartier populaire. Mais ce recentrage intervient dans un contexte de baisse générale des moyens alloués aux collectivités, avec une purge de 4,5 milliards d'euros de dotation de fonctionnement imposée jusqu'en 2015. Selon Hollande, le problème serait le trop grand « saupoudrage » des aides, leur « dilution » sur « un nombre beaucoup trop important de quartiers. » Mais, sous prétexte de simplification et de disparition des classements en zones urbaines sensibles, ce seront des moyens en moins pour les quartiers qui seront sortis des anciens dispositifs.

L'autre volet du projet, celui du « renouvellement urbain », vise la réhabilitation de 230 nouveaux quartiers. Or le budget annuel du ministère de la Ville est en baisse de 4 % pour un total de 504 millions d'euros. La réhabilitation des quartiers est estimée à 20 milliards d'euros. L'Agence nationale pour le renouvellement urbain (ANRU) promet 5 milliards. Pour le reste il faudra compter sur le bon vouloir des bailleurs de fonds privés et publics. Les moyens de l'ensemble des ministères seraient mis à contribution pour trouver des financements. Mais pour cela, l'État a déjà annoncé qu'il diminuerait d'autant les dotations aux collectivités locales.

Partager