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Dans les entreprises
Goodyear Amiens : Protestez, vous passerez au tribunal
Quatre salariés de l'usine de pneumatiques Goodyear d'Amiens comparaissaient lundi 16 septembre devant le tribunal correctionnel de Nanterre pour « violences aggravées sur dépositaire de l'ordre public » lors de la manifestation du 7 mars 2013 à Rueil-Malmaison, en région parisienne, devant le siège social du groupe.
Le jugement a été renvoyé en février, mais ces quatre ouvriers encourent jusqu'à trois ans de prison pour avoir participé, avec plusieurs centaines d'autres salariés, à un rassemblement de protestation contre la fermeture de leur usine. Lors de cette journée, les CRS et les ouvriers avaient échangé gaz lacrymogènes et projectiles divers, qui avaient fait plusieurs blessés de part et d'autre.
Le gouvernement et le ministère de l'Intérieur veulent voir la colère des ouvriers sanctionnée. Mais que les CRS soient utilisés systématiquement pour distribuer les coups de matraque aux salariés qui luttent contre leur licenciement semble pour eux une évidence.
Quant à envisager de condamner la violence patronale, la question n'est pas posée. Pourtant, les conditions de travail imposées par les actionnaires de Goodyear ont longtemps maintenu la moyenne des accidents du travail à un par jour dans l'usine d'Amiens. L'entreprise est aussi dénoncée par le syndicat CGT pour avoir utilisé des produits particulièrement cancérigènes. Afin de réaliser encore plus de bénéfices, les patrons du groupe ont programmé la fermeture de l'usine. Près de 1 200 salariés et au moins autant d'ouvriers d'entreprises sous-traitantes sont concernés par cette violence patronale massive, considérée comme normale par le gouvernement et nombre de commentateurs.