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- Lutte ouvrière n°2367
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Classes préparatoires : Les enseignants des CPGE ciblés par Peillon
Lundi 9 décembre, plusieurs manifestations régionales ont témoigné du rejet des propositions du ministre Peillon par une très large majorité des professeurs des classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE), les 8 000 enseignants accueillant dans les lycées des élèves titulaires du baccalauréat. À Paris, les manifestants étaient 5 000 selon le SNES, le syndicat majoritaire dans l'Éducation nationale.
Depuis quelques semaines, les discussions sont en cours sur la réforme du statut des enseignants du secondaire. Ceux des CPGE ont été les premiers à se mobiliser pour s'opposer à un projet qui, s'il était appliqué, diminuerait les salaires ou augmenterait le nombre d'heures d'enseignement à leur charge. Le taux des grévistes en CPGE était voisin de 90 %, atteignant 100 % dans de très nombreux établissements. Certains ont d'ailleurs poursuivi la grève mardi 10 et mercredi 11 décembre.
On comptait aussi parmi les manifestants des professeurs du secondaire conscients du fait que la tactique employée par le ministre consiste à opposer les enseignants en zones d'éducation prioritaire, dont les conditions de travail sont bien plus pénibles, à leurs collègues de CPGE. Cela ne peut qu'être le prélude à une aggravation généralisée du travail pour tous, et, donc, à une dégradation des conditions d'étude des élèves. Les économies réalisées aux dépens des enseignants et des étudiants des « classes prépa » n'auraient de toute façon aucun rapport avec ce qui serait nécessaire en nombre d'adultes, en locaux, en matériels, en accès à la culture aux élèves des collèges et lycées de ZEP. L'argument avancé par Peillon sur ce thème et repris à bas bruit par certains syndicats n'est qu'un prétexte.
En dehors des CPGE, l'ensemble des enseignants, même en lycée, restent peu mobilisés, d'autant que le SNES a consciemment négligé de s'adresser à eux dans leur ensemble. Pourtant le projet de Peillon consiste bel et bien, malgré son habillage, à faire en sorte que les professeurs soient moins payés, qu'ils enseignent plus longtemps et qu'au total moins d'argent public soit consacré à l'éducation des jeunes.