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- Lutte ouvrière n°2367
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Leur société
Travailleurs français et étrangers : Même patron, même combat !
En réclamant un meilleur contrôle des conditions d'emploi de travailleurs détachés, Michel Sapin dit vouloir lutter contre le « dumping social », les patrons profitant des mauvaises conditions de travail et de salaire de ces travailleurs employés en France pour faire pression sur les travailleurs français.
Que le patronat use de toutes les ficelles en sa possession pour pressurer encore plus la classe ouvrière est une évidence. Mais si le recours aux travailleurs détachés est une de ses méthodes, c'est bien parce que la pression du chômage est là, qui contraint nombre de travailleurs à accepter des conditions d'emploi dégradées. Le gouvernement y a aussi sa part de responsabilité en refusant toute mesure de contrainte à l'égard du patronat.
Heureusement, les patrons se heurtent parfois à une riposte. À plusieurs reprises, en 2003, 2005 et 2006, à Alstom-Chantiers de l'Atlantique de Saint-Nazaire, des travailleurs grecs, indiens, roumains ou polonais employés par des sous-traitants ont fait grève pour réclamer le paiement de salaires qui leur étaient dus ou pour protester contre les heures supplémentaires impayées, l'absence de bulletins de salaires ainsi que des conditions de logement insalubres. Soutenus dans leur lutte par la CGT, les ouvriers des Chantiers et une bonne partie de la population locale, ils ont fini par toucher leur dû. En 2006, à la centrale EDF de Porcheville, dans les Yvelines, le même Alstom avait fait appel à un sous-traitant pour embaucher une quarantaine de travailleurs polonais, subissant la même surexploitation. Après que la CGT eut fait appel à l'inspection du travail et porté plainte, la justice a fini par obliger la direction à se conformer à la loi française en versant les sommes dues.
La lutte solidaire des travailleurs français et étrangers est bien la meilleure arme pour mettre en échec l'arbitraire patronal.