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- Lutte ouvrière n°2375
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Dans les entreprises
Eon Reality - Laval : Aides publiques réelles, emplois virtuels
L'entreprise californienne Eon Reality a annoncé son implantation prochaine à Laval, en Mayenne. Spécialisée dans les outils informatiques de réalité virtuelle, qui consistent à élaborer un environnement simulant la réalité à partir d'images de synthèse, elle compte y développer des produits destinés aux écoles et aux centres de loisirs.
Lors de la présentation du projet, le directeur de cette entreprise a affirmé que Laval était considéré aux États-Unis comme « the place to be » en Europe, pour ce qui concerne les technologies de réalité virtuelle... Plus prosaïquement, il n'a sans doute pas été insensible aux cadeaux promis par les collectivités locales : la construction d'une Cité de la réalité virtuelle, qui va leur coûter 9 millions d'euros, et dont l'entreprise pourra bénéficier, ainsi qu'une aide directe de 4 millions d'euros pour ce projet d'implantation, offerte par la ville, la communauté de communes et la région.
Jean-Christophe Boyer, le maire socialiste de Laval, a cru bon de justifier ces cadeaux faits avec l'argent public par de prétendues contreparties en matière de création d'emplois. Eon Reality promet en effet de créer 150 emplois dans les prochaines années... Une promesse qui n'engage que ceux qui y croient ! Il y a cinq ans, le même scénario s'était déroulé, cette fois dans la ville de Clermont-Ferrand, alors présentée par Eon Reality comme « sa base principale en Europe », où « des projets d'envergure internationale verront le jour ». Aujourd'hui, il s'avère qu'Eon Reality s'est contenté d'équiper un centre de la réalité virtuelle, mais n'a créé aucun emploi, et a disparu depuis de Clermont-Ferrand !
Qu'à cela ne tienne, lors de ses voeux pour l'année 2014, Jean-Christophe Boyer a de nouveau affirmé sa politique d'aides tous azimuts aux entreprises, ajoutant même que « trop de charges pèsent sur elles, trop de contraintes limitent les embauches ». Des propos qui ne peuvent que rencontrer l'approbation du patronat.